Investissement
À vingt-cinq ans, Soreal fait sa mue
Le spécialiste des sauces sur mesure a réorganisé et agrandi son site industriel. Il présente une structure robuste, toujours animée par la recherche et le développement.
Gilles Bocabeille a créé en 1992 sa société pour produire et commercialiser des sauces et condiments à l’usage des professionnels de l’alimentaire. Il a établi une usine de 700 m2 en Ille-et-Vilaine, à Brie, près de Janzé. C’est le même site, couvrant désormais 11 000 m2, que le président-fondateur et ses cadres actionnaires ont présenté officiellement le 19 octobre. Ces derniers mois, l’espace a été complètement réorganisé, entre zones de production, de conditionnement et de stockage, cette dernière ayant été étendue.
Les quatre lignes de fabrication et dix lignes de conditionnement développent une capacité de production de 16 000 tonnes par an. Ce tonnage est essentiellement constitué de sauces pour liaison froide et sous température ambiante. Celles-ci sont conditionnées en coupelles, sticks, mignonnettes à usage individuel ou en seaux ou containers pour la restauration et de l’industrie agroalimentaire. Le groupe Soreal se prévaut de « la puissance de son infrastructure, capable de gérer la traçabilité en flux tendu ». Aussi, l’usine Soreal a-t-elle été sans peine accréditée pour des fabrications bios cette année. Le groupe où l’« on parle seize langues », comme le souligne Gilles Bocabeille, se nourrit des goûts du monde entier.
La rhéologie comme compétence fondatrice
Il sait inspirer ses clients industriels et de la restauration organisée pour lesquels il fabrique des sauces sur mesure. Mais il sait surtout élaborer les textures les plus adaptées. Cette science, la rhéologie, est la compétence fondatrice de Soreal. Elle est à la base du gel végétal Sonjal Casing destiné aux équipements de coextrusion, qui peut remplacer le boyau sur les saucisses, fabriqué sur une ligne particulière de l’usine bretonne et sous licence aux États-Unis. Elle a donné naissance à la garniture complète pour burgers, Soslice, qui associe plusieurs ingrédients. « C’est une rondelle solide à froid que l’on pose sur un pain braisé ou un steak, et qui ne doit pas trop couler au moment de consommer », explique le spécialiste.
Il a aussi fallu tout un savoir-faire en émulsions pour donner lieu à la mayonnaise sans œuf 100 % végétale lancée ces jours-ci. « Un produit bluffant », se félicite-t-il, content que cette mayonnaise ait impressionné le blogueur Chef Damien par son goût d’œuf.
300 créations culinaires sur mesure par an
À l’attention des consommateurs méfiants, Gilles Bocareille met en avant la simplicité des formules : « Nous utilisons des ingrédients de cuisine ; nous avons dans nos frigos ce que vous avez dans les vôtres ! Chaque jour, 2 millions de personnes consomment nos sauces. Nous sommes très attentifs à ce qu’ils le fassent en toute sécurité et avec plaisir », affirme-t-il. C’est ce que le patron voulait montrer à la presse en ouvrant son usine le 19 octobre. Il voulait mettre les projecteurs sur son service de recherche & développement et ses six collaborateurs, au cœur de l’entreprise de 100 collaborateurs. La R&D reçoit l’équivalent de 5 % du chiffre d’affaires. Outre les six brevets déposés, quelque 300 créations culinaires sur mesure aboutissent chaque année.
Un chiffre d’affaires qui demande à croître à l’étranger
Soreal réalise 26 M€ de chiffre d’affaires en France et 2 M€ (non consolidé) en Égypte. Ses sauces sont à 70 % conçues et fabriquées sur mesure pour des industriels et des chaînes de restauration, sous le label By Soreal. À 30 %, elles constituent l’offre de la marque Ilou. Les enveloppes végétales pour saucisses représentent la seconde activité de Soreal et un dixième de son chiffre d’affaires. L’exportation représente 20 % de l’activité. Cette partie est plus lente à se développer qu’escompté il y a quatre ans. Mais sa croissance reste un axe majeur du développement, dans la restauration du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en particulier.