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Les viandes limousines en perte de vitesse en 2022

La filière viandes limousines a accusé le coup en 2022, avec une baisse de points de vente et de production de ses viandes labellisées à l’exception du bœuf. L’organisme ne baisse pas les bras et veut renforcer sa communication.

A gauche, Jean-Pierre Bonnet, président de Limousin Promotion.A droite, Jean-Marc Escure, directeur général de Limousin Promotion
A gauche, Jean-Pierre Bonnet, président de Limousin Promotion.A droite, Jean-Marc Escure, directeur général de Limousin Promotion
© V. R.

Si la filière des viandes limousines label Rouge se dit « toujours engagée » pour proposer de la viande de qualité aux consommateurs, elle sort d’une année 2022 en demi-teinte et s’attend à ce que 2023 soit tout aussi complexe. Le contexte inflationniste tiraille la filière entre la répercussion de ses prix pour couvrir ses coûts de production et l’absorption des hausses pour ne pas atteindre des prix trop élevés qui détourneraient le consommateur du produit. « Malgré cette période difficile, nous attaquons l’année avec conviction », assure Jean-Marc Escure, directeur général de Limousin Promotion, lors d’une visioconférence le 10 février 2023.

L’organisme détenteur de six cahiers des charges label Rouge compte renforcer la communication auprès du grand public et des professionnels, notamment les acteurs de la restauration pour accentuer la présence de ses produits. « Nous souhaitons axer nos messages sur l’importance de choisir une viande de qualité, consommer moins de viande mais mieux. La communication s’articulera autour des six grandes valeurs de la filière » que sont le bien-être animal, la protection de l’environnement, le savoir-faire et la qualité, la juste rémunération de tous les maillons de la filière, la préservation des territoires ainsi que le plaisir de la dégustation, souligne Jean-Marc Escure.

Une baisse de 300 points de vente

Après le pic de 2 145 points de vente des viandes limousines label Rouge à fin 2021, le soufflé est retombé pour la filière dont les produits sont disponibles dorénavant dans 1 848 points de vente. Limousin Promotion attribue cette baisse au contexte inflationniste, les acteurs qui se sont désistés ayant préféré proposer une offre plus accessible à leurs clients.

L’agneau et le veau du limousin en chute libre

Les volumes de bœuf limousin label Rouge ont affiché en 2022 une hausse de 195 tonnes, pour atteindre 7 417 tonnes au total (+2,70 %). En revanche, les volumes de jeune bovin, de veau du limousin élevé sous la mère, de veau rosé et veau sous la mère, de porc du limousin et d’agneau du limousin ont tous chuté en 2022. Pour l’agneau du limousin et le veau du limousin élevé sous la mère, la chute est particulièrement sévère, avec respectivement -188 tonnes et -194 tonnes, soit, respectivement, -16,5 % et -10,5 % à cause d’une faible production et des prix à la consommation très élevés. La filière des viandes limousines a perdu entre 350 et 400 éleveurs sur l’année 2022.

« Les coûts de production ne sont toujours pas couverts », Jean-Pierre Bonnet, président de Limousin Promotion

Les viandes limousines souffrent de l’inflation, car les tarifs des viandes conventionnelles se sont rapprochés de ceux du label Rouge. « Les animaux qui ne sont pas labellisés ne sont pas beaucoup moins payés, ce qui n’incite pas les éleveurs », souligne Jean-Pierre Bonnet, président de Limousin Production. L’inflation et la décapitalisation du cheptel bovin français ont entraîné des hausses des prix de la viande bovine de 30 %. « Nous n’avions jamais vu une telle hausse. C’est bien, c’était essentiel, mais ça ne couvre toujours pas les coûts de production », indique Jean-Pierre Bonnet. Il manquerait entre « 0,20 et 0,30 euro le kilo », selon lui, pour être aux coûts de production et que les éleveurs compensent les hausses récentes.

Trop peu de contrats

Limousin Promotion déplore le manque de contrats signés avec la distribution alors que toutes les parties seraient gagnantes. « Aujourd’hui, il n’y a pas de volonté de signer des contrats de la part des distributeurs. La loi Egalim prévoit que ces contrats prennent en compte les coûts de production… C’est bien dommage, car ces signatures permettraient à la filière d’être mieux rémunérée et à la distribution de sécuriser ses volumes. Sans contrat, les enseignes s’exposent au risque de pénurie », conclut Jean-Pierre Bonnet.

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