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Consommation
Viande : seulement 2 % des Français n’en mangent pas

Afin de mieux suivre les évolutions des nouveaux régimes alimentaires excluant plus ou moins la viande, FranceAgriMer se dote d’un outil barométrique. Retour sur la première édition.

© Réussir

Les végétariens sont présents et actifs sur les réseaux sociaux, les émissions culinaires font la part belle aux plats sans viande, mais lorsqu’on interroge les Français, 90 % d’entre eux estiment que la viande est un aliment plaisir avant tout, selon un récent sondage d’Interbev. Qu’en-est-il vraiment ? Pour tenter d’y voir plus clair, FranceAgriMer a souhaité se doter d’un outil barométrique robuste qui pourra être reproduit dans le temps. S’appuyant sur un échantillon très large de 15 000 personnes, il devrait permettre de quantifier le phénomène et en comprendre les mécanismes.

3/4 d’omnivores

Lorsqu’on leur pose la question en définissant les termes, 74 % des Français se déclarent omnivores (Je consomme indifféremment des aliments d’origine animale ou végétale, je mange de tout) et 24 % flexitariens (Je diminue volontairement ma consommation de viande, sans être exclusivement végétarien). Les pescetariens (Je ne consomme pas de viande mais je consomme du poisson et autres produits de la mer) représentent 1,1 % des sondés. La part des végétariens (Je ne consomme ni viande, ni poisson, ni fruits de mer) est très faible, à 0,8 % et celle des vegan/végétaliens (Je ne mange aucun produit d’origine animale : ni viande, ni poisson/fruits de mer, ni œuf, ni produit laitier, ni miel) l’est encore plus à seulement 0,3 %. L’enquête met par ailleurs en exergue des divergences entre les pratiques et les régimes auquel le consommateur s’identifie. Ainsi 10 % de ceux qui se déclarent omnivores limitent tout de même leur consommation de viande (flexitariens sans le savoir), mais 38 % de ceux déclarant un régime sans viande… en consomment en réalité... Les vegans sont dailleurs les moins en ligne avec leurs pratiques.

Des motivations liées à la santé, la condition animale et l’environnement

Mais au-delà de ces chiffres, photographie d’un instant t, ce sont les dynamiques qu’il est intéressant de suivre. Les motivations pour s’engager dans une démarche qui limite plus ou moins la viande sont liées la santé, la condition animale et l’environnement, et de cette motivation dépend le régime adopté. Ceux qui se soucient de leur santé sont plus flexitariens, ceux qui privilégient la condition animale sont plus nombreux dans les régimes sans viande.

L’adoption d’un régime sans viande semble se faire relativement jeune, surtout entre 15 et 24 ans, portée par des considérations éthiques (bien-être animal) et environnementales. À l’inverse, les flexitariens sans le savoir ont beaucoup réduit la viande à partir de 50 ans, plutôt pour des motifs de santé ou économiques. Les flexitariens modérés, qui consomment encore tous les jours de la viande, ont adopté ce régime assez récemment (moins de deux ans), une partie depuis la crise sanitaire. Les flexitariens les plus exemplaires ont adopté ce régime depuis plus longtemps.

Des régimes restrictifs qui attirent

15 % des Français envisagent de faire évoluer leur régime alimentaire, la plupart du temps vers du plus restrictif. Les mangeurs de viande déclarent dans l’ensemble trop l’aimer pour arrêter d‘en manger, c'est le motif de 61 % des omnivores et de 40 % des flexitariens. Le changement est plus facile à envisager lorsqu’on a déjà sauté le pas, ce sont ainsi surtout les flexitariens marqués, les pescetariens et les végétariens, qui semblent vouloir être encore plus drastiques. À l’inverse, rares sont les végétaliens et vegans à vouloir revenir en arrière, malgré les difficultés. Ainsi 77 % des végétariens, pescetariens et vegans déclarent au moins une difficulté (manger au restaurant, partager des repas, critiques et incompréhension de l‘entourage…). L’effet de génération est marqué, les plus âgés n’envisagent pas le végétarisme car ils n’en partagent pas les convictions, tandis que les jeunes sont les plus nombreux à envisager un régime plus restrictif à terme. Le rapport pose alors la question du futur, “les jeunes vont-ils devenir un nouveau modèle ou au contraire vont-ils « s’adoucir » en vieillissant ?

Article initialement paru dans le Viande Mag' d'octobre

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