La France a exporté 17 600 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande bovine de moins que l’an dernier, en cumul de janvier à avril, selon les données des Douanes rapportées par FranceAgriMer. C’est une baisse de 19,8 %. Aucun des principaux clients de la France n’affiche un bilan positif. On note ainsi des baisses de 10,5 % vers l’Italie, 12,2 % vers l’Allemagne et 15,1 % vers la Grèce. Sur le seul mois d’avril, la baisse atteint même 25,2 %, toutes destinations confondues.
Avec la hausse des prix, le recul est moins sensible en valeur, -7,2 % en cumul sur 4 mois pour un total de 421,4 millions d’euros.
Pourquoi une telle baisse ?
La production française de viande bovine a reculé de 2 %, à 393 704 téc en cumul sur les quatre mois de l’année, autant de volumes non disponibles pour l’export. Par ailleurs, la consommation de viande bovine est mise à mal dans toute l’Europe à cause de l’inflation. Selon les données compilées par l’Institut de l’élevage, les achats des ménages italiens de viande bovine sur le 1er trimestre 2023 étaient en baisse marquée en volume (-6% /2022), tandis qu’en Allemagne, et en cumul sur 4 mois, la baisse atteint 13 %.
Une concurrence accrue
Les exportateurs français rapportent aussi, et surtout, souffrir d’une vive concurrence sur le marché communautaire, et se disent plombés par le manque de compétitivité de la viande française. Un ressenti corroboré par les données douanières. Ainsi au premier trimestre, la part de marché de la France a reculé de 0,6 point sur le marché italien, tandis que la Pologne gagnait 4,1 points, l’Espagne 0,4 point et l’Irlande 1 point. En Grèce, la viande française reste le leader avec 26,4 % de parts de marché, mais elle perd 1,6 point au profit des Pays-Bas (+0,5 point), de la Pologne (+5,4 points) ou encore du Danemark (+1 point).
