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PREMIER SEMESTRE 2013
Une conjoncture favorable à la production laitière

Tous les feux sont au vert pour produire plus de lait. L’offre peine à répondre à la demande mondiale par manque de disponibilités.

 

Le premier semestre de l’année n’a pas été propice à la production de lait dans le monde. La sécheresse en Nouvelle- Zélande et en Australie, le coût élevé des céréales et du soja suite à la sécheresse qui a sévi l’été 2012 aux États- Unis, se sont traduits par une forte baisse de la production laitière : -12 % en Nouvelle- Zélande sur le premier semestre 2013 comparé au premier semestre 2012 ; - 9 % pour l’Australie, -10 % pour l’Argentine, et un petit +0,5 % pour les États-Unis. Ce manque de matière première a fait exploser les cours mondiaux des produits industriels qui ont atteint leur plus haut niveau depuis 2007 du fait d’une forte demande. Sur le premier semestre, les échanges mondiaux de beurre ont progressé de 3 % et ceux de fromages de 7 %. Ceux de poudres de lait écrémé et entier ont diminué respectivement de 8 % et 2 %, faute de disponibilité.

 

RECUL DE LA COLLECTE

 

La collecte dans l’Union européenne a elle aussi reculé sur la même période de 1,3 %, à cause d’un printemps froid et du coût élevé des concentrés. De plus, certains pays ont mis le frein sur la production du fait de dépassement de quotas (Danemark, Allemagne et Pays-Bas). Les cours européens de produits industriels ont ainsi progressé dans les mêmes proportions que les cours mondiaux avec une mention spéciale pour le beurre, en pénurie en Europe, qui a culminé à 4 300 euros la tonne. « Le stockage privé de beurre est inférieur de 36 % par rapport à l’année dernière et se situe à 89 000 tonnes », précise Gérard Calbrix d’Atla.

 

+ 7% POUR L’ EXPORT DE FROMAGES FRANÇAIS

 

En France, le niveau faible du prix du lait au regard de la hausse importante du coût de l’alimentation animale et l’hiver tardif ont amené aussi une baisse de la collecte de -3,3 % qui s’est traduite par une baisse générale des fabrications. Seul le lait UHT a vu ses volumes augmenter, tiré par l’export (+6 %), notamment vers la Chine (+363 %), et par le recul des importations. Les fabrications de fromages se sont maintenues, et c’est tant mieux : la France a augmenté de 7 % ses exportations vers les pays de l’Union européenne et les pays tiers. En revanche, faute de disponibilité, les exportations de poudre sont en net recul. Et sur le marché intérieur, la consommation subit les méfaits de l’ambiance économique morose. L’indice Insee produits laitiers ressort au premier semestre à -0,9 % avec -2,9 % pour l’ultrafrais.

Si le marché national peut encore s’avérer difficile sur le second semestre, tout pousse à dire que la demande mondiale va continuer à tirer les prix vers le haut. « Le déficit en lait est tel qu’il faudra de nombreux mois pour le résorber, et ce, même si la collecte reprenait fortement en Europe et en Océanie », remarque Gérard Calbrix.

 

DES PRIX JAMAIS ATTEINTS

 

Le prix du lait en France devrait atteindre, en 2013, son plus haut niveau annuel depuis 2008, à 340 euros environ en moyenne entraînant dans son sillage la collecte qui devrait repartir à la hausse avec la mise à disposition des ensilages de maïs, cet automne. Les producteurs s’y préparent « Il n’y a pas de vaches à vendre sur le marché depuis des mois », confirme Gérard Calbrix qui souligne que la France est coupée en deux: « Le Nord et l’Ouest peuvent augmenter considérablement leur production. On observe des arrêts de production dans les zones céréalières du fait des cours élevés des céréales ». Les producteurs de lait de ces régions sauront-ils résister à des cours de céréales élevés quand on sait que les charges des exploitations laitières sont à leur plus haut niveau ? Face à une demande aussi forte, l’intérêt de la filière est de produire plus de lait d’autant plus que la France jouit d’une réputation justifiée de qualité sur laquelle elle peut miser pour faire avancer ses pions sur les marchés internationaux.

 

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