Une campagne céréalière déjà compromise
Les premiers jours du mois de février n’ont pas démenti la faiblesse du prix des céréales à paille en 2009-2010. La campagne d’orge paraît définitivement compromise avec, comme seule perspective de résistance sérieuse à l’effondrement des cours, l’intervention. Les offres françaises ont progressé ces dernières semaines pour dépasser les 500 000 tonnes, ce qui est respectable mais encore bien trop court face à la perspective d’un stock de report aussi élevé en orge qu’en blé, à 3,9 millions de tonnes. FranceAgriMer s’attendait à recevoir beaucoup plus d’offres dès l’ouverture de l’intervention ; on sait que l’office a prévu la logistique de stockage en conséquence. Le blé n’est guère en meilleure posture, avec des cours en physique à 114 euros par tonne rendu Rouen, mardi matin. Et l’on ne voit guère aujourd’hui ce qui pourrait les sortir durablement de l’ornière d’ici à la fin de la campagne. Non point que le marché soit dépourvu d’activité sur le marché intérieur avec des qualités fourragères à des prix attractifs, et à l’exportation, notamment vers l’Union européenne mais aussi vers l’autre versant de la Méditerranée. Il est probable que l’achat par l’Algérie de 600 000 à 800 000 tonnes de blé en optionnel sera réalisé au moins pour moitié en origine France. C’est une bonne nouvelle, mais insuffisante cependant pour provoquer un rebond des prix, tant les stocks sont lourds.