Un Salon de l’agriculture très bleu-blanc-rouge
Les filières agricoles françaises ont sorti cette année leur petit drapeau. Impossible au visiteur du Salon international de l’agriculture d’échapper la semaine dernière (le salon a fermé ses portes dimanche 7 mars) à l’une ou l’autre démarche d’identification de l’origine « France ». Les logos nationaux s’affichaient sur les stands de la viande, de la pêche, des fruits et légumes et même des produits laitiers. La violente crise vécue par les agriculteurs français ces deux dernières années est passée par là. Et, nouveauté de ces derniers mois, les industriels de l’agroalimentaire et les distributeurs français, jusqu’ici un peu réticents à afficher trop ostensiblement leur préférence pour la matière première nationale, se sont cette année largement associés à ce type d’opération. Un mouvement durable ? Les agriculteurs voudraient le croire. La commission agricole du Parlement européen s’est bien prononcée, le 23 février, en faveur de l’instauration d’un système d’étiquetage obligatoire du lieu de production. Oui, mais l’idée aura du mal à passer la barre de la Commission européenne et surtout du Conseil des ministres. Les négociations sur la proposition de règlement relatif à l’information des consommateurs, en discussion depuis 2008, montre une France très isolée sur le sujet. La préférence communautaire, brandie par le président de la République Nicolas Sarkozy, fait aussi l’objet d’un certain scepticisme.