« Un risque croissant de difficulté pour produire »
Les Marchés Hebdo : Comment les entreprises de l’Adepale, mises à mal pour la plupart par la crise, gèrent-elles leurs stocks ?
Pascal Bredeloux : Les entreprises sont capables de gérer leurs stocks si les augmentations de ventes des GMS sont de l’ordre de 20 à 30 %, mais pour les catégories de produits à une hausse supérieure à 50 %, cela commence à poser problème. Les stocks s’épuisent. Il y a une croissance du risque de difficulté industrielle pour produire. Pour des secteurs tels que les pois ou les haricots, s’il n’y a plus de stock, il va bien falloir attendre que ça repousse dans les champs. Gérer les prévisions est aujourd’hui impossible.
LMH : Les distributeurs ont annoncé ne pas vouloir accepter les hausses de tarifs, se dirige-t-on vers une nouvelle guerre des prix ?
P. B. : Parler de guerre des prix est un peu rapide, mais on peut dire qu’il y a une tension sur les prix, ça oui ! Certains signaux de nos adhérents de l’Adepale nous le montrent. À cause des difficultés rencontrées pour sortir des innovations, grâce auxquelles vivent les gammes de nos entreprises, celles-ci connaissent une déflation entre 0,8 et 0,9 %. Le travail sur les emballages a aussi été rendu plus difficile. Le plastique revient en odeur de sainteté, mais nous devons poursuivre notre transformation vers l’économie circulaire.