Un guide pour mieux appliquer les règles
Quarante millions d’animaux de ferme sont transportés chaque année dans l’Union européenne. Leur bien-être doit aussi être assuré durant le transport. Sa prise en compte répond à des demandes sociétales croissantes, comme à des enjeux de santé des animaux et de qualité des produits.
Les conditions de transport des animaux vivants sont encadrées par une réglementation européenne, le règlement 1/2005. Il est toutefois parfois difficile à comprendre et à mettre en œuvre. Seize organismes de dix pays de l’Union européenne dont les trois instituts français (Ifip pour le porc, Itavi pour la volaille et Idele pour les ruminants) se sont donc réunis pour construire un projet très didactique : développer des guides de bonnes pratiques partagés au niveau européen. Financé par la DG Sanco, ce travail original d’harmonisation européenne a livré des guides pour toutes les espèces et pour toutes les étapes du transport : les aspects administratifs, la préparation du transport, la manipulation et le chargement des animaux, le transport lui-même puis le déchargement des animaux. Ils sont conçus en deux niveaux.
Bonnes et meilleures pratiques
Les bonnes pratiques assurent le respect de la réglementation et les meilleures pratiques proposent d’aller plus loin. Elles donnent ainsi des conseils supplémentaires pour améliorer les procédures et les opérations, dont le bien-être des animaux à des étapes clés. Toutefois, comme le précisait Patrick Chevillon (responsable du dossier bien-être transport à l’Ifip), lors d’une conférence de présentation organisée au Space, « ces guides sont uniquement en anglais pour l’instant, mais nous avons édité dix-sept fiches pratiques, en français, sur des points clés pour le transport des porcs, des bovins, des ovins, des équidés et des volailles, ainsi qu’une check-list pour les chauffeurs ».
Bien se préparer et prévoir l’espace disponible
Les fiches concernant le chargement rappellent par exemple que certains animaux, comme les jeunes veaux ou les vaches en lactation, exigent des précautions encore plus grandes. Idem pour les conditions durant de longs trajets. « La première chose à faire, c’est de bien se préparer et, donc, de prévoir l’espace disponible », rappelle Patrick Chevillon. Il varie naturellement selon l’âge et donc le poids des animaux, mais aussi selon les animaux eux-mêmes. Si les bovins ont ou n’ont pas de cornes, l’espace nécessaire sera ainsi très différent. Les fiches donnent également des précisions pour mieux connaître les animaux, notamment leur champ de vision et le bon comportement à adopter par exemple quand l’animal ne veut plus avancer.
Particulièrement adaptées aux chauffeurs des véhicules de transport, les fiches concernent également les éleveurs – par exemple pour l’aménagement de leur poste de chargement des animaux –, les commerçants, les abatteurs et les vétérinaires.