Un an de conflits en Ukraine
Ukraine : quelle concurrence pour la volaille européenne
La représentation de la volaille européenne avait préparé pour le Salon de l’agriculture l’état des lieux des importations de poulet d’Ukraine.
La représentation de la volaille européenne avait préparé pour le Salon de l’agriculture l’état des lieux des importations de poulet d’Ukraine.
Avant que l’Union européenne n’affranchisse de contingent et de droit de douane la viande de volaille d’Ukraine, en juin 2022, ce pays utilisait un contingent de 90 000 tonnes annuelles (tonnes équivalent carcasse). Les importations annuelles de l’Union européenne pourraient maintenant dépasser les 200 000 tonnes ; telle est l’extrapolation réalisée par l’Avec, représentation à Bruxelles de la volaille de l’UE (la France y adhère à travers la Fia (industriels) et l’interprofession Cidef). Paul-Henri Lava, conseiller politique de l’Avec, était présent sur le stand des interprofessions avicoles au Salon de l’agriculture. Il présentait l’évolution des importations européennes en provenance d’Ukraine de janvier 2020 à décembre 2022 (graphique ci-dessus), où l’on voit clairement le passage à une autre dimension des importations des Pays-Bas, de Pologne et de Hongrie.
Alors que l’invasion de la Russie date d’un an, l’Avec appréhende la prolongation du régime de faveur envers certains produits d'Ukraine, dont la volaille. « Il n’y a pratiquement qu’un seul opérateur, MHP, qui en profite, pas le peuple ukrainien », souligne Paul-Henri Lava. L’Avec espère amener l’UE à d’autres considérations : l'élevage intensif et concentré de MHP, dont la plus grande ferme aligne 38 bâtiments de 55 000 poulets chacun, « plus du double d’un bâtiment standard moyen en France », mentionnait le lobbyiste au salon, administration de traitements antibiotiques préventifs systématiques ; pas de directive bien-être animal ni de réciprocité des conditions de production entre l’Ukraine et l’UE.