Tirés par le cacao, les prix du chocolat à des records avant Pâques
Plus de 6 000 dollars la tonne en février à New-York, le prix du cacao a dépassé des records en février. Aucune nette accalmie n’est attendue à moyen terme alors que la demande européenne bat son plein à l’approche de Pâques.
Plus de 6 000 dollars la tonne en février à New-York, le prix du cacao a dépassé des records en février. Aucune nette accalmie n’est attendue à moyen terme alors que la demande européenne bat son plein à l’approche de Pâques.
Les prix du cacao restent installés à leurs records historiques. Depuis le début de l’année, le contrat de New-York a grimpé de 30 % et celui de Londres de 40 %. Les prix ont plus que doublé en un an. En cause, les conditions météo défavorables l’année dernière, mais aussi le swollen shoot. Cette maladie virale du cacaoyer se développe en Afrique de l’Ouest, bassin qui concentre 60 % de la production mondiale. Il n’y aurait aucun moyen de l’éradiquer, même si certains produits phytosanitaires ralentissent sa propagation.
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Le Cocobod investit contre le swollen shoot au Ghana
L’organisme régulateur Cocobod va mobiliser près de 133 millions de dollars pour racheter les exploitations plombées par la maladie et remplacer les cacaoyers touchés. Près de 800 000 ha seraient touchés dans le pays, soit 30 % de la surface occupée en cacaoyers du Ghana, deuxième producteur mondial de cacao. Cette maladie a une centaine d’année, mais elle ne s’étend que depuis le début des années 2000. A noter que l’envolée des prix sur le marché mondial ne profite que faiblement au producteur, qui ne bénéficie toujours pas de tarifs suffisamment rémunérateurs.
Le prix du #cacaofruit s'envole (et celui du #chocolat va suivre) 🍫📈
La tonne de cacao s'échange à plus de 6,000 dollars sur les marchés, du jamais-vu. Une envolée des cours qui ne sera pas sans impact sur les tablettes de chocolat…
💬 @NicolasDoze pic.twitter.com/Yd5EYvHW34— BFM Business (@bfmbusiness) February 18, 2024
Une production de cacao 2023/24 incertaine
Cette année, si les conditions climatiques restent clémentes, la récolte du Ghana pourrait passer de 683 000 tonnes l’an dernier (un plus bas en 13 ans) à 850 000 tonnes. Néanmoins ces chiffres sont sujet à caution, avec une forte incertitude sur l’effet météo et sur le swollen shoot, qui pourrait faire perdre un quart de la récolte. En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, la production devrait aussi reculer de 21 %. Début février, les arrivées dans les ports ivoriens étaient, selon les chiffres de l’Icco rapportés par RFI, en repli de 34 % sur un an.
Un plafond pour les prix du chocolat ?
Les prix des produits dérivés du cacao atteignent aussi des records, à l’instar de la pâte de cacao cotée en Allemagne qui a flirté avec le seuil inédit de 10 000 €/t la semaine dernière, avant de se tasser un peu.
Les experts du marché du cacao interrogés dans la presse internationale semblent assez unanimes, évoquant un tassement des prix d'ici quelques semaines, sous l'effet du reflux de la demande. La consommation mondiale de cacao est assez élastique au prix, notamment sur les nouveaux marchés comme en Asie. Les fabricants de produits chocolatés peuvent aussi faire évoluer leurs recettes pour intégrer moins de cacao. La flambée des prix devrait aussi booster la production dans des pays qui ne sont pas touchés par le virus, comme le Brésil et l’Équateur.