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Exportation
Tereos inaugure un centre logistique à Cambrai

Tereos a misé sur la situation géographique de la sucrerie d’Escaudœuvres pour créer sa plateforme d’exportation de sucre. En attendant l’ouverture du canal Seine-Nord, qui permettra également de charger céréales et amidon à partir de ses usines picardes.

Tereos, 2e sucrier mondial, vient d’inaugurer « l’un des plus gros sites de chargement de conteneurs de sucre en France, en nombre de conteneurs par jour ». Situé à Escaudœuvres près de Cambrai (59) et attenant à la seule sucrerie encore en activité dans le département du Nord, il constitue dès à présent « l’un des maillons de la stratégie commerciale mise en place par Tereos pour accompagner ses clients en Afrique, Asie et au Moyen-Orient », selon le groupe coopératif. En fonctionnement depuis septembre 2017, le centre export d’Escaudœuvres a exporté 192 000 tonnes durant sa première campagne. Il est avant tout destiné à exporter le sucre des sept sucreries Tereos des Hauts-de-France.

7 millions d’euros investis

D’un montant de 7 millions d’euros (M€), l’investissement est l’un des derniers qui a été consenti dans cette sucrerie du groupe datant de 1872, acquise par Béghin-Say 100 ans plus tard et qui a rejoint Tereos en 2002. Le groupe sucrier n’a pas ménagé ses efforts d’investissement sur le site pour y retrouver de la compétitivité : 50 M€ y ont été investis depuis 2012 pour réaliser des économies d’énergie, pour l’installation d’un nouveau four à chaux, une nouvelle cristallisation en trois jets et une cuve à sirop. En l’espace de six ans, la sucrerie a plus que doublé sa production annuelle de sucre qui atteint aujourd’hui les 350 000 tonnes par an.

« Grâce à cet investissement vous allez assurer la pérennité de cette entreprise, ce qui n’était pas forcément gagné à la disparition des quotas », a relevé Thierry Hegay, le sous-préfet de Cambrai, le jour de l’inauguration. La libéralisation des quotas décidée en octobre 2017, la confirmation du creusement du canal Seine Nord-Europe et l’attractivité de plus en plus évidente du port de Dunkerque ont sûrement fait pencher la balance en faveur de la création de ce centre logistique, qui devrait devenir le maillon incontournable de la stratégie export des outils industriels du groupe Tereos.

La sucrerie pourra exporter la production de l’usine Syral

À terme, le centre d’Escaudœuvres ne devrait pas uniquement exporter du sucre. Situé à 10 km de Marquion, un des ports prévus sur le canal Seine Nord-Europe, « il pourra également exporter la production de l’usine Syral de Nesle spécialisée dans l’amidonnerie-glucoserie », a précisé Alexis Duval, le président du directoire. « Notre centre possède une capacité d’exportation de 500 000 tonnes de sucre par an qui peut doubler si nous ajoutons les volumes de céréales et d’amidon des usines picardes du groupe », a-t-il ajouté.

Le sucre, conditionné en sac de 50 kg est chargé en conteneurs (actuellement 60 conteneurs par jour), acheminés par route vers le port de Valenciennes (Bruay-sur-Escaut) distant d’une dizaine de kilomètres avant d’être transbordé sur des péniches qui prennent la destination d’Anvers et de Rotterdam pour 95 % d’entre elles. Mais depuis un an, Tereos a beaucoup travaillé avec les responsables du port de Dunkerque pour étudier le développement de ses exportations en conteneurs. L’ouverture du canal Seine Nord permettra une liaison directe. En attendant, Dunkerque fait tout pour attirer le 2e sucrier mondial sur son quai à conteneurs.

Le port de Valenciennes, un atout précieux

Escaudœuvres bénéficie d’une localisation idéale. Le centre est situé à une dizaine de kilomètres du futur port de Marquion et autant du port intérieur de Valenciennes. Mis en fonctionnement en février 2015, le port à conteneurs trimodal de Valenciennes (Bruay-sur-Escaut) va achever sa 4e campagne avec un nouveau record prévu (2,2 millions de tonnes traitées). Le port qui s’étend sur 20 000 m2 (35 000 m2 en 2020) possède une capacité de traitement de 140 000 EVP/an. La moitié de ses trafics concerne les produits agricoles (céréales, sucre…) provenant principalement des deux usines Soufflet (malterie franco-belge et Soufflet Alimentaire) ainsi que de la sucrerie d’Escaudœuvres.

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