Sodiaal se défend de baisser le prix du lait
Avec un prix du lait 38/32 en hausse de 74 euros les 1 000 litres sur neuf mois, le groupe Sodiaal se défend de baisser le prix du lait payé aux producteurs mais ne nie pas les difficultés de valorisation de la matière première et l'énorme enjeu de répercuter l'inflation.
Avec un prix du lait 38/32 en hausse de 74 euros les 1 000 litres sur neuf mois, le groupe Sodiaal se défend de baisser le prix du lait payé aux producteurs mais ne nie pas les difficultés de valorisation de la matière première et l'énorme enjeu de répercuter l'inflation.
A la suite des polémiques autour de son changement de formule du prix du lait, Damien Lacombe, président de la coopérative laitière Sodiaal, a tenu à faire le point ce matin devant la presse.
"Non, il est faux de dire que nous baissons le prix du lait, il est faux de dire que Sodiaal tire le prix du lait vers le bas", a-t-il affirmé, mettant en avant un prix du lait 38/32 en hausse de +70 euros les 1 000 litres sur les neuf premiers mois de l'année, soit une augmentation de 22%. "Nous ne sommes pas décalés par rapport à nos concurrents. Sodiaal est à 406 euros les 1 000 litres sur les six premiers mois, et Lactalis aussi", ajoute-t-il.
Lactalis se vantait le 5 juillet de maintenir son prix du lait entre le mois de juin et juillet, soit une augmentation de 25,7% en un an. Sa proposition pour juillet s'établit à 443,54 euros en 41/43 pour ses principales organisations de producteurs, équivalent à près de 430 euros les 1 000 litres en 38/32. Tandis que Sodiaal propose un prix du lait standard en moyenne à 420 euros les 1 000 litres pour juin, juillet, août (conventionnel A-B 38-32 TPC-TQC saisonnalité comprise et variable d'une région à l'autre).
Formule de prix et indicateurs à retravailler
Il a néanmoins confirmé que la formule de prix est vouée à évoluer pour que les indicateurs qui la composent reflètent l'état du marché. "Le conseil d'administration a repris la main pour le prix des trois mois d'été, notre formule de prix va évoluer. Nous réalisons un travail en interne pour savoir si les indicateurs que nous utilisons sont bien le reflet de nos activités", a-t-il expliqué. L'interprofession laitière, le Cniel, travaille également sur ce point, et en particulier sur l'indicateur beurre-poudre. "Le travail est en cours pour qu'il soit adapté aux marchés. La volonté de l'interprofession est qu'il soit validé par Bruxelles", précise Damien Lacombe.
Limiter l'écart de valorisation avec le reste de l'Europe
Le sujet de la revalorisation des produits laitiers en France par rapport au reste des pays européens est crucial pour la filière laitière et Sodiaal. "Notre préoccupation est l'écart de valorisation entre la France et l'Europe, et notamment l'Allemagne. Aujourd'hui, un litre de lait demi-écrémé se vend 99 centimes en Allemagne contre 76 centimes en France. Il y a un décalage complet. Il y a un besoin urgent de coller à ce qu'il se passe sur la scène européenne", assène le président de Sodiaal.
Le groupe a néanmoins réussi à passer des hausses sur ses marques nationales au cours de deux rounds de négociations, pour une hausse totale de 10 à 15%, alors qu'il lui aurait fallu plutôt entre 15 et 20%. Sur les marques de distributeur, en revanche, rien n'a vraiment avancé, indique Damien Lacombe.