Investissement
Sill se lance à son tour dans le lait infantile
Le groupe Sill vient de lever le voile sur son chantier de construction de tour de production de lait infantile, dans le Finistère. Un investissement structurant qui traduit la volonté du groupe de monter en gamme dans l’ensemble de ses activités.
La construction de l’unité de production de lait infantile du groupe Sill (485 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, 500 millions d'euros visés en 2019) va bon train. Démarré en juillet 2018 à Landivisiau (29, Finistère), ce vaste chantier piloté par Thébault Ingénierie (Groupe Idec) – qui a construit précédemment les tours de Synutra et des Maîtres laitiers du Cotentin – prendra fin normalement au cours du dernier trimestre 2020.
Le site industriel étendu sur 19 000 mètres carrés couverts avec une tour de quarante-sept mètres de hauteur devrait démarrer sa production dans le courant 2021. À partir d’une collecte de 50 millions de litres de lait, il sera en capacité de fabriquer 18 000 tonnes de poudre de lait infantile pour un chiffre d’affaires, à terme, de 100 millions d’euros, le tout à l’exportation. C’est une usine très proche, dans sa conception, de la dernière tour de séchage du lait sortie de terre en Bretagne, celle de Laïta à Créhen.
Une usine conçue par Thébault Ingénierie
Dès le début des années 2010, le groupe breton aux 1 500 salariés a voulu, comme la plupart des opérateurs laitiers, valoriser son savoir-faire en ingrédients secs sur les marchés internationaux. « Nous fabriquons des poudres de lait classiques, des commodités (22 000 à 23 000 t par an, ndlr) sur un site construit en 1973 et qui est à saturation. Notre filiale la Laiterie de Saint-Malo fabrique par ailleurs des poudres de lait “roller” pour les chocolatiers (15 000 t par an, ndlr) », explique Gilles Falc’hun, le président-directeur général de Sill.
Lancé en 2014, son projet de tour dédiée à l’infantile a fait l’objet de multiples recours devant la justice au prétexte de la loi Littoral sur les deux premiers sites envisagés (Plouvien puis Guipavas, toujours dans le Finistère). Le groupe privé a finalement trouvé à Landivisiau un site incontestable où il a dessiné un projet industriel d’avenir budgété à 85 millions d’euros, répondant aux normes pharmaceutiques les plus exigeantes.
180 millions d’euros d’investissement budgétés sur 5 ans
Le site disposera d’un atelier de conditionnement en sacs de 25 kilogammes et boîtes de 900 grammes. Ce sera dans un premier temps en BtoB pour lancer l’activité, mais Sill compte bien développer sa propre marque. Le groupe vise les marchés asiatiques moyen-orientaux et africains. Cet investissement véritablement structurant n’est, en fait, que la partie émergée d’un vaste plan de modernisation du groupe Sill. « Sur les cinq prochaines années, nous avons budgété non pas 85, mais 180 millions d’euros d’investissement dont 40 apportés par la Banque européenne d’investissement », précise Jean-Jacques Pierre, le directeur général délégué aux finances.
Une somme colossale destinée à faire monter en gamme les produits fabriqués par le groupe Sill, dans l’ensemble de ses métiers. Le groupe se donne quatre ans pour mener à bien la modernisation de ses huit sites industriels et développer la valeur ajoutée. 7 millions d’euros seront notamment consacrés à rénover la première tour de séchage du groupe, à Plouvien.