Saipol : « on préserve notre marge de trituration »
Les Marchés Hebdo : En quoi la réduction de volume de trituration de 25 % de l’usine de Mériot, annoncée le 28 juin, doit-elle préserver la compétitivité de l’outil ?
Christophe Beaunoir : Mécaniquement en allant chercher un quart de million de tonnes de moins de graines, on va se recentrer sur notre zone de chalandise, on ne va donc pas surpayer les graines. L’effet de levier sera logistique. Nous avons un gradient logistique entre 0 et 15 ou 20 euros. Or, 20 euros, c’est la marge de trituration. En réduisant la zone d’achat, on préserve notre marge de trituration.
LMH : Vous allez aussi adapter les contrats d’achat de graines, pouvez-vous en dire plus ?
C. B. : Cette modification conduit à linéariser les points d’huile supérieurs à 40 %. Jusque-là, la rémunération de 1,50 % du prix de la graine n’intégrait ni la valeur de l’huile ni la valeur du tourteau. D’où l’idée de mettre en place un réajustement régulier de cette rémunération. Cette proposition a été faite après dialogue avec la filière.
LMH : Ce plan d’actions est-il structurel ou conjoncturel ?
C. B. : Pour la rémunération, nous sommes dans quelque chose de structurel. En revanche, on traverse une crise conjoncturelle, qui est la conséquence de la baisse du prix du pétrole. On espère que les dispositions prises au Mériot seront temporaires.