Safran : « l’or rouge » attire les convoitises
Si le prix du Safran fait grimper mécaniquement celui du risotto (cf Agro Bref de mardi dernier), c’est à cause de son prix exorbitant : 30 000 euros en moyenne le kilogramme. Ce qui en fait sans doute le produit alimentaire le plus cher au monde. Rien d’étonnant du coup que le safran soit aussi un produit très copié et usurpé.
En Europe, deux productions sont sur la voie de la protection géographique, pour des quantités certes confidentielles : le safran de Mund en Suisse et le safran du Quercy. Le dossier suisse est pratiquement terminé. Avalisé par l’office fédéral de l’Agriculture, il reste maintenant un délai d’opposition légal de trois mois pendant lequel peuvent naître des oppositions au projet.
Une activité agricole complémentaire
« A priori, ce dossier ne devrait pas rencontrer d’oppositions recevables,se réjouit Martine-Jacques Dufour, responsable de l’Association suisse pour la promotion des indications géographiques protégées et AOC. Seule une commune attenante à la zone pourrait faire opposition, mais ils ne produisent pas de safran.»
La plante originale est le crocus sativus qui se recueille en septembre/octobre. Il faut environ 180 fleurs pour obtenir un gramme de safran. La production totale représente trois kilos de safran par an pour 116 producteurs pour un prix de 20 à 30 euros le gramme.
Autre dossier en cours, le safran du Quercy dont la production est identique au safran de Mund mais pour 60 producteurs seulement. « Nous travaillons sur une demande de Label Rouge avec IGP et pour l’instant le dossier est en préparation avec Irqualim, précise Alain Cipière, directeur de la coopérative Caudeval. Il existe une réelle tradition du safran du Quercy qui a toujours subsisté et jamais disparu. Aujourd’hui, nous avons décidé d’organiser la production.»
C’est l’IGP qui a été choisie afin de protéger le produit contre les fraudes et notamment la ressemblance avec le curcuma en provenance de la Martinique et de la Guadeloupe. Le safran du Quercy est vendu entre 30 à 35 euros le gramme et ne représente qu’un revenu de complément pour les agriculteurs.