Reconstruction des digues : quelle place pour l’agriculture ?
En Charente-Maritime, l’après-tempête laisse affleurer un gros ressentiment. Si les premières aides annoncées par Bruno Le Maire sont jugées très éloignées des besoins du terrain, une polémique se fait jour sur le devenir même des terres submergées par la mer. Les pouvoirs publics vont-ils privilégier la protection par les digues des zones d’habitation et touristiques ? Et considérer les terres agricoles comme des zones de crues ?
« Le Conservatoire du littoral exerce une pression dans ce sens-là », s’inquiète Dominique Rainteau, directeur de la FDSEA Charente-Maritime. « La tempête pourrait accélérer une vision qu’ont certains des zones de marais, considérées comme environnementales avant d’être des zones qui génèrent une économie », poursuit-il. Et de pointer du doigt « le risque que l’agriculture soit une variable d’ajustement ».
Sur le secteur de Charron, particulièrement touché par Xynthia, la fragilité de la digue était connue, mais des projets de remise en état par des agriculteurs s’étaient heurtés à « un interdit environnemental », rappelle le responsable syndical.