Projets et difficultés de NatUp pour « connecter les débouchés »
La coopérative polyvalente normande NatUp continue d’agir pour élargir ses marchés. Ce qui suppose d’en garantir l’approvisionnement avec ses adhérents.
La coopérative polyvalente normande NatUp continue d’agir pour élargir ses marchés. Ce qui suppose d’en garantir l’approvisionnement avec ses adhérents.
« Connecter les débouchés », c’est-à-dire coordonner des productions rémunératrices et des marchés ; tel est le principe de durabilité de la coopérative polyvalente normande NatUp. Le président de NatUp Antoine Declercq et le directeur général Patrick Aps en ont donné des exemples aux journalistes à l’issue de l’assemblée générale s’étant déroulée la semaine passée.
- Côté légumes préparés, la marque Lunor devrait offrir dès le printemps 2025 de nouvelles préparations de légumes pasteurisées (et non plus seulement stérilisées) à l’intention de la grande distribution ou de la restauration collective locale. « Ces préparations auront une DLC réduite mais davantage de saveur et de valeur nutritionnelle », vante Patrick Aps. Une gamme « Fraîchement cuit, fraîchement bon » sortira d’une « usine 4.0 » construite près de l’actuelle usine de Luneray (Seine Maritime) fonctionnant selon la « marche en avant » sous 10 000 m2 de toiture. Une première ligne, annoncée plus performante et compétitive, devrait être opérationnelle au printemps 2025. L’approvisionnement en pommes de terre et autres légumes ne va pas de soi pour les filiales légumières de NatUp. Ceci en raison des arbitrages au champ entre cultures et appel du marché belge. La lentille souffre de ce contexte. « Nous sommes à nouveau obligés d’en importer parce qu’il est difficile d’en faire produire à des coûts industriellement intéressants », a concédé le DG.
- Côté viandes, NatUp développe la distribution au grand public à travers ses 35 magasins Les éleveurs de la Charentonne, maintenant l’objectif d’en ouvrir 5 par an. Sur les 3 000 tonnes de viandes de boucherie, 40% proviennent aujourd’hui des coopérateurs. Un atelier de transformation a été monté à Volvic ainsi qu’un centre de découpe dans la Somme, en appui du site de Gacé dans l’Orne. NatUp a le projet de développer un atelier de préparation de viande de volailles pour Les éleveurs de la Charentonne, dans la Somme. Cet outil serait opérationnel en 2025, et approvisionné par 15 à 20 élevages à mettre en place.
- Côté diversification : NatUp se dote de deux nouvelles sections : des grains bio, du fait du refus des adhérents de la coopérative Biocer de rejoindre NatUp ; et des noisettes en lien avec la coopérative spécialisée Unicoque. Pour l’heure, un verger expérimental est planté.
Lire aussi : La coopérative NatUp prend sept engagements pour 2025
Résultats: Création de valeur et redistribution
L’objectif de NatUp de réaliser 50% d’Excédent brut d’exploitation (EBE) par des activités d’aval à l’horizon 2025 est maintenu, avec 40% déjà réalisés, notamment grâce à la fibre de lin et la distribution de détail. Pour son exercice 2022-2023, la coopérative affiche 51 millions d’euros d’EBE pour 1,6 milliards de chiffre d’affaires au 30 juin 2023. C’est pour NatUp la deuxième année successive de création de valeur. Son résultat net de 20,8 millions d'euros lui a permis d’annoncer des redistributions de 7,8 millions d'euros aux adhérents à l’assemblée générale. L’exercice a aussi été marqué par 30 millions d’euros d’investissements, présentés comme exceptionnels.