Oléoprotéagineux
Progression du colza, dans le sillage du soja
Les inquiétudes quant au retard des semis de soja aux États-Unis prennent de l’ampleur, et la récolte de colza dans l’Union européenne s’annonce réduite.
Les inquiétudes quant au retard des semis de soja aux États-Unis prennent de l’ampleur, et la récolte de colza dans l’Union européenne s’annonce réduite.
Période du 11 au 18 juin. Sur les sept derniers jours, les prix du colza sur Euronext et les places physiques françaises ont gagné du terrain, suivant la hausse de ceux du soja sur Chicago. La météo dans les principaux bassins mondiaux de production est suivie de près, et justifie les importants mouvements des cours sur les marchés actuellement. Aux États-Unis, le retard des semis de soja se confirme, faisant craindre aux opérateurs une baisse des surfaces ainsi que du potentiel de production. L’USDA estime lors de la semaine se terminant le 16 juin les emblavements faits à 77 %, contre 79-80 % attendus par les opérateurs, 96 % l’an dernier à pareille époque et 93 % en moyenne sur les cinq dernières années. D’autres pluies aux États-Unis sont attendues cette semaine, susceptibles de prolonger ce retard. Certains analystes tablent déjà sur une baisse de la sole nationale entre 2018 et 2019, qui pourrait être de 890 000 hectares.
Le rapport mensuel de l’USDA au sujet de l’état de l’offre et de la demande mondiales a revu en légère baisse les réserves planétaires entre mai et juin pour la campagne commerciale 2019-2020, passant de 113,1 Mt à 112,7 Mt. Autre élément haussier : la tension annoncée sur le marché européen du colza. L’observatoire des cultures européennes, Mars, s’attend au 17 juin à des rendements 2019 au sein de l’Europe des 28 à 3,14 t/ha, contre 3,13 t/ha le mois précédent, mais qui reste un chiffre bas par rapport à d’habitude (3,24 t/ha en moyenne sur les cinq dernières années). En France, ils tomberaient à 3,19 t/ha, contre 3,27 t/ha précédemment. Les vendeurs hexagonaux sont conscients de cette situation tendue, et préfèrent attendre avant de se positionner, espérant une hausse des primes, sachant qu’ils ne sont pas sûrs de ce qu’ils vont récolter.
En tournesol, les prix ont également connu une certaine hausse, à l’image du colza. Mars s’attend à des rendements 2019 dans l’UE à 2,37 t/ha, contre 2,41 t/ha en mai. En France, ils se maintiennent d’un mois sur l’autre à 2,36 t/ha.
Baisse du cheptel porcin chinois du 25-35 %, selon la Rabobank
En tourteaux, les cours du soja sur les places hexagonales ont grimpé, à l’image de la hausse observée sur Chicago. Cette hausse brutale des prix a freiné l’intérêt des fabricants d’aliments bretons lors de la semaine 24. À plus long terme, la Rabobank, par la voix de l’un de ses analystes Stefan Vogel, a déclaré lors de la conférence du CIC les 11 et 12 juin s’attendre à ce que le cheptel porcin chinois recule de 25 % à 35 % entre 2018 et 2019, en raison de l’épidémie de peste porcine africaine. La consommation de soja en Chine est attendue en baisse, à 90 Mt environ sur 2019-2020, contre 94 Mt en 2018-2019.