Communication
Pourquoi les publicités pour la viande pourraient être moins drôles ?
Le Jury de déontologie publicitaire reconnait qu’une publicité pour la Crispy Box de KFC, qui met en scène un poulet joyeux et bondissant est de nature à induire en erreur le consommateur quant aux modes d’élevage, l’humour ne justifiant pas tout. Un verdict à contre-temps de ce qui a été considéré jusqu’ici.
Le Jury de déontologie publicitaire reconnait qu’une publicité pour la Crispy Box de KFC, qui met en scène un poulet joyeux et bondissant est de nature à induire en erreur le consommateur quant aux modes d’élevage, l’humour ne justifiant pas tout. Un verdict à contre-temps de ce qui a été considéré jusqu’ici.
En décembre dernier, une citoyenne saisit le jury de déontologie publicitaire après avoir vu une publicité pour la « Crispy Box », une offre promotionnelle de KFC qui « met en scène un poulet rebondissant sur le ventre d’une vache allongée sur le dos, dans un décor champêtre où paissent d’autres bovins », décrit le jury. La plaignante, qui reconnait le caractère humoristique de la publicité, regrette qu’elle « mette en scène un animal ayant accès au plein air, dans un contexte champêtre où il est libre de voler et déployer ses ailes. Or, ces conditions de vie ne correspondent pas aux standards des élevages dans lesquels se fournit KFC ».
Le jury de déontologie reconnaît une publicité déloyale
Un poulet libre et heureux, des vaches alors qu’il n’y a pas de bœuf dans le produit promu, tout laisse à penser au consommateur que la « Crispy box » est élaborée à partir de poulet en plein-air élevés avec des vaches, ce qui n’est pas le cas. KFC se fournit auprès d’élevages respectant l’European Chicken Commitment, qui ne sont pas élevés en plein-air. « le Jury considère que la publicité critiquée est de nature à induire ce dernier en erreur sur cette réalité et méconnaît ainsi les principes de loyauté et de véracité » peut-on lire dans l’avis rendu le 10 février.
Un avis historique selon Welfarm
Welfarm, association de promotion du bien-être animal dont est proche la plaignante, communique sur « un avis historique ». L’association avait en effet porté plainte il y a une quinzaine d’années contre Le Gaulois pour une publicité affichant un joyeux poulet dansant le French Cancan, le caractère humoristique de la publicité avait convaincu le jury. Ghislain Zuccolo, directeur général de Welfarm se félicite dans un communiqué de presse des conclusions du Jury de déontologie publicitaire : « 15 ans après la première plainte déposée par Welfarm, cet avis est historique. Le jury de déontologie publicitaire admet que le bien-être animal est devenu une préoccupation de la société et qu’il ne peut plus laisser passer, même sous couvert d’humour, des cas aussi flagrants de publicité mensongère. »