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Pourquoi le marché mondial des produits laitiers peut rester déprimé à court terme
Entre une demande chinoise perturbée et le rebond de la collecte laitière des principaux exportateurs, le marché des produits laitiers devrait rester sur une tendance négative ces prochaines semaines.
Entre une demande chinoise perturbée et le rebond de la collecte laitière des principaux exportateurs, le marché des produits laitiers devrait rester sur une tendance négative ces prochaines semaines.
« Difficile d’attendre une amélioration des prix des produits laitiers à court terme », estimait Nate Donnay, Directeur Dairy Market Insights à StoneX lors d’un webinaire la semaine dernière. Plusieurs signaux de marché vont en effet dans le sens d’une poursuite d’une ambiance commerciale maussade.
La Chine est peu aux achats
Alors que les importations chinoises de produits laitiers stagnaient en septembre et octobre, elles ont décroché en novembre. « Pour décembre, les chiffres définitifs ne sont pas encore publiés mais on s’attend à une baisse annuelle de 20 % » annonçait Yi Fan Li. En cause, une demande en chute libre en fin d’année, « car la moindre sortie, même en supermarché, nécessitait un QR code avec une preuve de PCR négative », expliquait l’expert. Maintenant la politique zéro-Covid terminée, les prévisions sont à une reprise de la demande « mais pour le moment il y a une véritable flambée des contaminations, tout le monde est malade » constate Yi Fan Li, qui a observé les rayons « les produits laitiers sont en promotion, avec beaucoup d’offre de type 1 acheté=1 offert ». Dans le même temps, la production chinoise se développe et les produits chinois prennent davantage de place en rayon, d’autant plus que les consommateurs les apprécient davantage, le scandale du lait contaminé à la mélamine étant peu à peu oublié.
La production de lait repart dans les principales zones de production
La collecte européenne augmentait sur un an en octobre (+1,6 %) pour le second mois de suite, aux États-Unis la hausse était de 1,2 % (quatrième augmentation consécutive), tandis que la tendance restait négative pour le moment en Océanie (-3,4 % en Nouvelle-Zélande et -6,1 % en Australie), d’après les données relayées par la Commission.
Une demande occidentale ralentie
Les achats des ménages américains et européens reculent en volume sous l’effet de l’inflation. Pour l’heure les experts considèrent que la demande agroalimentaire se tient, néanmoins la prudence reste de mise. Les acheteurs sont en retrait, alors que les prix baissent et s’éloignent de leurs records historiques, attendant de nouvelles opportunités.
A quand un plancher ?
« Sur les 4 à 8 prochaines semaines, le marché pourrait bien rester maussade », conclu Nate Donnay, « mais les acheteurs vont devoir revenir se couvrir ». De plus, la demande chinoise pourrait repartir une fois le pic épidémique passé. Dans le même temps, le regain de production attendu n’est pas massif, et reste conditionné à une météo favorable et des prix rémunérateurs pour les éleveurs laitiers, alors que les coûts de production demeurent très élevés.