Poule de réforme : gérer la volatilité
Le début de l’automne est toujours synonyme d’un petit regain de tension sur le marché de la poule de réforme. Les abattoirs qui vendent de la poule fraîche reviennent sur un marché qu’ils ont déserté en avril. Mais cette année, la hausse des prix ne s’est pas faite progressivement. La fraude au fipronil a laissé des traces dans le nord de l’Europe. Entre les poules équarries et celles conduites en mues, les abattoirs allemands et néerlandais n’ont plus assez de disponibilités depuis septembre. Les prix ont rapidement flambé outre-Rhin, ce qui les a conduits à venir s’approvisionner dans l’Hexagone. Enfin, le niveau historique des prix atteints par les œufs français, notamment de fin de ponte, incite les éleveurs à garder leurs poules et retarder l’heure de la réforme. Alors qu’ils étaient à 0,00 €/kg en 2016, les cours étaient compris entre 0,10 et 0,22 €/kg début octobre. Ils n’en sont pas moins sous leurs records de 2015 (0,22-0,27 €/kg).
Revaloriser la viande n’est pas facile
Si les abattoirs travaillant le frais sur des quantités limitées ont une marge de manœuvre sur leurs prix d’achat, les spécialistes de l’exportation se disent pris en étau, comme l'illustre la cessation de paiement de Socavol. Lors de la grippe aviaire, fin 2015, plusieurs marchés ont fermé leurs portes aux volailles françaises, et certains débouchés, les plus rémunérateurs, n’ont pas encore été reconquis. En outre, les prix des poules congelées au Bénin restent loin de leurs niveaux de 2014, la demande étant moins tonique, notamment au Nigeria. La concurrence, surtout polonaise, limite aussi la revalorisation.