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Porc : « VPF doit s’ouvrir à d’autres produits»

Le conseil d’administration d’Inaporc, réuni mardi, a officiellement nommé Yves Da Ros (FNCBV) à la tête du comité « identification et traçabilité». L’ccasion de faire le point sur l’avancement de ces travaux.

LM : La démarche « Viande porcine française « (VPF) est dans le collimateur de la Commission européenne. Une solution sera-t-elle trouvée ?

Yves Da Ros : Plusieurs pays du nord de l’Europe ont envoyé une lettre à Bruxelles pour protester contre VPF. Ils lui reprochent d’être trop protectionniste. L’identifiant en bleu blanc rouge est sûrement à revoir. Mais, nous voulons communiquer sur la production nationale par le biais d’un logo. D’autres Etats membres le font. Les Danois emploient le mot « danish » et les Allemands utilisent un sigle spécifique. Une vérification doit être effectuée sur la compatibilité de la démarche avec la réglementation européenne. La Commission est consciente de l’importance du travail déjà réalisé. Elle nous a suggéré de davantage promouvoir la traçabilité et le cahier des charges. L’opposition à VPF repose sur la forme plus que sur le fond.

LM : Y aura-t-il une évolution du cahier des charges ?

Yves Da Ros : De nouvelles attentes sont à prendre en compte, notamment en matière de bien-être animal et d’environnement. Concernant le plan de contrôle en élevage, des évolutions sont nécessaires. Celui-ci est beaucoup trop lourd. La pression doit s’accentuer sur les exploitations à problème et se relâcher sur les très bonnes exploitations, largement majoritaires. Pour elles, le contrôle annuel ne se justifie pas. Chez les 5 à 10 % d’élevages supervisés par un organisme indépendant, les contrôles doivent être plus précis. Par ailleurs, il est question d’élargir le cahier des charges aux coches, porcelets et abats. La gamme de produits concernés par VPF est à élargir. Cela doit être fait en mettant en avant le code des usages sur les produits transformés.

LM : Quelle est l’opinion du comité sur l’avenir des Certifications de conformité de produit (CCP) ?

Yves Da Ros : Des groupes spécialisés travailleront sur le sujet et sur le cahier des charges du Label Rouge, qui pose actuellement problème. La CCP n’est pas remise en cause par les acteurs de la filière. Mais, ces derniers ont conscience du manque de lisibilité pour les consommateurs. Il faut regarder le contenu des 42 CCP en porc et s’interroger sur la manière de les valoriser. Faut-il préconiser l’utilisation de signes officiels de qualité européens, telle que l’attestation de spécificité, à l’instar d’autres pays européens ? Dans l’affimative, la lisibilité pour le consommateur serait améliorée, mais n’importe quel pays pourrait utiliser le nom de l’attestation de spécificité dès lors qu’il en respecte le cahier des charges. Le débat est lancé. Concernant le Label Rouge, son cahier des charges doit être revu, notamment la partie production. Le problème est que si des matières premières labellisées doivent être utilisées pour tous les produits de charcuterie, il n’y en aura pas assez. Or, ce signe officiel de qualité bénéficie d’une très bonne reconnaissance. Il serait dommage de devoir s’en priver.

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