Porc : un besoin persistant de valeur
Le marché de la viande de porc est à plusieurs vitesses. Le commerce de la longe et du jambon manque d’entrain, l’heure est au dynamisme pour l’épaule et la poitrine.
Alors que le prix du porc progresse, l’abattage découpe peine à revaloriser ses tarifs à des niveaux suffisants pour préserver ses marges. Tout juste correcte pour la viande fraîche, l’augmentation des prix est très insuffisante pour les produits de salaisons, juge-t-on dans la filière. Alors que le prix de base 56 TMP a repris 9,6 % entre le 20 mars et le 20 avril, l’indice du marché de Rungis n’a gagné que 5,8 %, avec des évolutions diverses selon le morceau considéré ; stabilité à +4,1 % pour les longes, de +2,4 à +8,4 % pour les jambons, de +2,6 à +14,2 % pour les poitrines et à plus de +10 % pour le hachage et la bardière. Sur un an, selon l’Institut du porc, si la hausse atteint 25 % à l’achat, elle n’est que de 5 à 8 % en longes, 12 % en jambons mais dépasse les 30 % en poitrines et épaules.
Poitrine : l’exception qui confirme la règle
En cause, un marché à plusieurs vitesses. Entre baisse de la consommation et un dossier Financière Turenne Lafayette toujours ouvert, le moral n’est pas au beau fixe pour le jambon français. Et ce n’est que par de moindres découpes et un intérêt encore marqué pour l’origine France que la filière soutient ses tarifs. Toutefois, si l’un ou l’autre de ces facteurs venait à s’inverser, les prix pourraient être rapidement sous pression. Ambiance tout aussi morose en longe, avec des achats des ménages en berne, que ce soit pendant ou hors promotion en grande distribution. À l’inverse, la poitrine est très demandée à l’étranger mais aussi en France. De même, l’épaule profite d’une bonne dynamique mondiale.