Porc : offre et export dirigent les prix
Un vent de fermeté souffle sur le marché européen des porcs charcutiers. Une tendance qui pourrait se prolonger, faute de retour annoncé de l’offre.
Mi-mars, les cotations européennes du porc s’affichaient en hausse de 18 à 31 % d’une année sur l’autre. Des niveaux à relier à la faiblesse de la production et une activité export toujours très tonique. Selon Bruxelles, 344 410 tonnes équivalent carcasse (téc) ont été expédiées en janvier (+23,5 % en un an), dont 157 619 téc (+34,7 %) vers la Chine. Un dynamisme qui s’est confirmé ces dernières semaines. Seule zone d’ombre, la suspension pour l’abattoir Tönnies de son agrément pour exporter en Chine, ce qui incite l’industriel à se montrer prudent dans ses achats et permet aux autres abattoirs de freiner la hausse de la cotation allemande. De quoi bloquer les autres cours européens, alors que l’offre est limitée et ne devrait pas s’étoffer à court terme. Selon les enquêtes cheptel de fin 2016, les effectifs truies dans l’UE ont reculé de 1,7 % en un an, dont -1,6 % pour les truies saillies, relaie-t-on au Marché du porc breton. Le repli du nombre de porcelets (-1,3 %) et de porcs de 20 à 50 kg (-2,3 %) annonce une offre modérée au début du printemps, selon l’Institut du porc.
Un porcelet très cher
La faiblesse de l’offre de porcelets tire les prix communautaires vers des sommets. Si cette envolée a des conséquences encore modérées dans les pays de naisseurs-engraisseurs, les états spécialisés dans l’engraissement doivent désormais s’assurer que les prix des porcs resteront élevés à moyen terme afin de ne pas voir leurs marges mises à mal. De quoi ne pas exclure un bras de fer plus soutenu entre éleveurs et abatteurs, en particulier en Allemagne.