Porc : l’activité d’abattage est exceptionnelle
A près une fin d’année très morose, marquée par une nouvelle chute des cours en semaine 50, l’année 2004 débute avec une activité quasi record dans les abattoirs.
D’après le dernier commentaire du MPB, « il se pourrait que le vieux record d’activité datant de la première semaine de 1999 soit battu ». En semaine 2, l’activité des abattoirs du Grand Ouest devrait en effet approcher les 455 000 porcs.
Une hausse de l’activité très attendue
Mais cette forte activité est plus que bienvenue, car elle permet tout juste de rééquilibrer un marché plus que lourd après des mois de sous-consommation. Ainsi, le poids moyen de carcasse devrait atteindre les 93 kg, soit 300 g de plus que la semaine dernière, et plus de 1 kg de plus que fin décembre ! S’il est vrai que celui-ci progresse chaque année début janvier, il est cette fois-ci particulièrement élevé… L’abondance de l’offre n’a d’ailleurs pas encore permis de revaloriser significativement le cours 54 TVM. Jeudi au MPB la séance s’est conclue sur un cours en hausse de 1,9 centime seulement, à 0,873 euro/kg. Le premier effet sensible de cette très bonne activité est un raccourcissement des délais d’enlèvement dans les élevages qui devraient, on l’espère, redevenir normaux la semaine prochaine.
L’évolution des prix français reste bien en deçà de celle de nos voisins européens. On pense notamment à l’Allemagne qui a vu sa cotation progresser de 8 centimes. Elle laisse cependant aux entreprises françaises la garantie d’avoir des tarifs compétitifs cette semaine, où les abattages devraient de nouveaux êtres très importants.
La reprise ponctuelle doit être aidée
L’évolution du poids de carcasse démontre s’il le fallait encore l’urgence qu’il y a à dégager l’offre en production. Comme l’année dernière, la mesure de stockage privé décidée sur le tard par la Commission Européenne ne semble pour l’instant pas avoir eu d’effet sensible sur le marché. Malgré la reprise observée, la demande de mise en place de restitutions à l’exportation semble encore être le moyen le plus efficace pour ne pas laisser le marché s’embourber de nouveau.
Les opérateurs doivent rester très vigilants
Si la consommation doit connaître un pic début janvier, il ne faut pas oublier qu’après s’être dégradée toute l’année, il est peu probable qu’elle reprenne subitement sur une très longue période. D’après les derniers chiffres disponibles du panel Sécodip, sur le mois de novembre les achats des ménages ont diminué de 4,1 % par rapport à la même période en 2002, et de 9,9 % par rapport aux 4 semaines précédentes. En cumul, du 30 décembre 2002 au 30 novembre 2003, les achats de viande de porc fraîche auraient donc régressé de 4,9 % (-5,6 % pour la longe) pour un prix moyen en très léger recul (-0,6 %). À titre comparatif, le total des ventes de viandes de boucherie sur cette même période a reculé de 3,7 %.
Comme le faisait remarquer le SNCP en début de semaine dernière, on peut regretter que certaines enseignes se distinguent actuellement par des prix particulièrement bas. Espérons néanmoins que ces tarifs permettront de continuer à écouler des volumes importants, et que le début des soldes ne viendra pas contrarier les achats alimentaires cette semaine !