Poitou-Charente défend son identité laitière
La 111e assemblée générale de l’association centrale des laiteries coopératives de Charente et du Poitou, qui s’est tenue début juillet, a réuni 200 responsables de la filière régionale, inquiets d’un avenir placé sous les signes de la politique agricole et de l’OMC. Malgré un absent de marque -Jean-Pierre Raffarin, toujours président de l’association- la réunion s’est déroulée à Niort dans une ambiance studieuse et passionnée, en des instants qualifiés d’historiques par le directeur Jean-Pierre Secq. « Nous vivons des instants aussi importants que l’instauration des quotas en 1984, a-t-il rappelé. Entre la réforme, l’élargissement aux Peco et l’organisation mondiale, tout est bouleversé. La situation est donc préoccupante, et nous devons nous adapter ». Opinion partagée par Nicolas Forissier, secrétaire d’Etat à l’Agriculture, représentant le Premier ministre, qui a souhaité cependant rassurer ses troupes : « Nous sommes conscients de vos difficultés, et nous serons fermes sur les termes des dispositifs à mettre en place, comme nous sommes très favorables aux démarches régionales. Hervé Gaymard va d’ailleurs réunir avant la fin du mois tous les acteurs de la filière pour tracer un plan stratégique « lait ». De plus, un fonds unique pour la modernisation des bâtiments d’élevage doté de 120 millions d’euros va être créé. »
Pour une gestion autonome des quotas
L’AG niortaise entend bien réduire sa dépendance à la Pac par la recherche de nouveaux marchés et de nouveaux produits, et de s’entendre sur de nouveaux accords sur les prix du lait, a annoncé Gérard Priouzeau, vice-président de l’association. Pour ce faire, la filière régionale voudrait obtenir une gestion des quotas, et constituer un véritable « bassin laitier » Charente-Poitou identitaire de son terroir. Entre Poitou-Charente et Vendée, l’association rayonne sur quatre départements, dans un bassin laitier qui comptabilise une vingtaine de coopératives regroupant 7 500 producteurs pour une collecte de 1,255 Md litres en 2003. Près de 3 000 salariés sont employés par les coopératives pour un CA (stable depuis 2002) de 1,10 Md Eur. Fer de lance de cette industrie, le beurre AOC du Poitou-Charente est, avec ses 12 200 tonnes annuelles l’objet de toutes les attentions.1,18 million d’euros sera d’ailleurs investi cette année dans un plan média lancé en 2002, avec 600 spots télé et la présence du Chef Joël Robuchon.