Magasins spécialisés
Picard et Thiriet explosent les scores en confinement
Plébiscités par les consommateurs, les surgelés reviennent en force, une aubaine pour les enseignes spécialisés grand froid malgré des perturbations sur les chaînes logistiques. L’activité reste aujourd’hui soutenue, portée par les ventes de glaces sous une saison clémente.
Plébiscités par les consommateurs, les surgelés reviennent en force, une aubaine pour les enseignes spécialisés grand froid malgré des perturbations sur les chaînes logistiques. L’activité reste aujourd’hui soutenue, portée par les ventes de glaces sous une saison clémente.
Alors que le marché des surgelés était en perte de vitesse ces deux dernières années, le confinement a fait revenir en force ces produits dans les paniers des consommateurs. Dès le 17 mars, la demande a été très forte notamment sur les légumes bruts, les produits et de la mer, les viandes et le pain. Les ventes de volailles ont ainsi progressé de plus de 200 % chez Thiriet et celles de steaks hachés ont été multipliées par six chez Picard. « C’est assez naturel, car on retrouve dans les meilleures progressions, des produits de première nécessité qui correspondent à des réflexes en période de crise », commente Christiane Bertoncini, directrice générale de Thiriet.
Nous n’avions jamais vu cela
Les produits certifiés ont également progressé pendant le confinement, et Picard enregistre une très belle performance sur ses produits sous le label « biologique, français, équitable », lancé en février avec la Fnab sur quatre références de légumes dans le Sud-Ouest. A contrario, les ventes de plats cuisinés ont baissé, mais « les choses reviennent à la normale », expose Philippe Pauze, président de Picard Surgelés.
Les deux enseignes représentent 80,1 de parts de marché en valeur en semaine 20 parmi les spécialistes grand froid (cf. graphique). Sur les premiers jours, Picard a affiché une progression de son chiffre d’affaires de plus de 70 % (+25 % sur toute la période), tandis que Thiriet a enregistré des hausses de 50 % à 60 % dans ses réseaux de distribution pendant tout le confinement. « Nous n’avions jamais vu cela depuis le début de notre existence », témoigne Philippe Pauze.
Face à cette demande accrue et dans un contexte de pandémie, Picard a dû réorganiser l’ensemble de sa logistique. « Nos partenaires ont été à la hauteur et ont joué le jeu », commente-t-il. Le groupe a néanmoins dû fermer 15 % de ses 1 000 magasins le temps d’une journée en raison de ruptures sur ses produits. De son côté, Thiriet n’a enregistré presque aucune rupture hormis en pain surgelé en fin de confinement. « Notre politique intégrée multi-métiers nous a permis d’évoluer en pleine crise dans des conditions optimales », commente Christiane Bertoncini.
L’enjeu : fidéliser une nouvelle clientèle
Pour Christiane Bertoncini, la crise a été l’occasion pour les consommateurs de renouer avec le surgelé. « Les acteurs du surgelé sauront maintenir cet engouement et fidéliser une nouvelle clientèle », assure-t-elle. En témoignent les progressions actuelles du chiffre d'affaires de Thiriet qui reste identique à son niveau du confinement et les ventes de glaces qui explosent pour les deux distributeurs.
La distribution multi-canal ressortira aussi grandie de la crise. Pendant le confinement, Thiriet a ainsi pu compter sur ses services de livraison à domicile, de Click & Collect (30 % du chiffre d'affaires sur la période) et sur son service de consignes de surgelés 24 heures/24. Picard a aussi vu son activité de livraison à domicile doublé (+80 % aujourd’hui).
À l’avenir, Picard souhaite développer encore davantage ses partenariats avec les filières françaises, mais il faudra aussi tenir compte du prix. « Avec la crise, le pouvoir d’achat de beaucoup de consommateurs va changer. Il faudra faire très attention notamment aux politiques promotionnelles », expose Philippe Pauze.