Inflation : la filière pêche ligérienne tire la sonnette d’alarme

« Nous tenons à tirer la sonnette d’alarme. Voler au secours des pêcheurs ne suffira pas à sauver une filière qui est au bord de l’effondrement. » Tel est le message adressé par l’association interprofessionnelle Loire Océan Filière Pêche dans un communiqué daté du 31 mars. Réuni le 25 mars, le conseil d’administration de LOFP a tiré un constat «sans appel» de la situation de crise actuelle : «les aides allouées par l’Etat, dirigées pour le moment uniquement vers la production, ne suffiront pas à sauver les entreprises de la filière qui sont asphyxiés depuis le début de l’année».

Des volumes réduits dans les criées ligériennes

L’association interprofessionnelle dresse un sombre tableau des conséquences des hausses du prix du carburant sur toute la filière. Les navires de pêches diminuant leurs sorties en mer, les criées ligériennes voient leurs volumes s’effondrer, avec des baisses allant de – 11 % à Noirmoutier jusqu’à – 24 % pour La Turballe sur les neuf premières semaines de 2022. En conséquence, les prix grimpent avec une hausse de + 11 % à 44 % en fonction des criées.

Le maillon suivant de la chaîne, le mareyage, est fortement impacté, avec une chute de chiffre d’affaires de 30 % sur les premiers mois de l’année et même de 80 % sur le début mars. Les acteurs de la filière réduisent leurs marges pour maintenir des prix «abordables» pour les consommateurs, alors que «certains opérateurs de la distribution nationale se tournent vers l’importation», s’inquiète LOFP.

Demande de soutien élargi à l'ensemble des maillons

Face à cette crise affectant tous les acteurs et menaçant des milliers d’emplois, l’association appelle donc les pouvoirs publics à un soutien élargi. «L’ensemble des maillons (production, halles à marée et mareyage) doit être accompagné à court terme via des dispositifs similaires à ceux mis en place dans le cadre de la crise Covid (allègements de charges, chômage partiel…). A plus moyen terme, de véritables outils d’accompagnement économique et financier doivent être développés pour accompagner l’ensemble de la filière des produits halieutiques», réclame Monique Lebeaupin, vice-présidente de Loire Océan Filière Pêche.