OMC : les syndicats agricoles jugent l’accord « déséquilibré »
Les pays développés ont une fois de plus réalisé des concessions sur l’agriculture, pour s’ouvrir les marchés bien plus importants des services et des produits industriels des pays en développement. Ils se sont engagés à supprimer les subventions aux exportations, pour relancer la libéralisation du commerce mondial.
Les syndicats agricoles estiment « déséquilibré» au détriment de l’UE l'accord intervenu ce week-end dans le cadre des négociations à l’OMC. « L'accord-cadre reste déséquilibré et appelle dans les prochaines discussions la plus grande fermeté de la part de la Commission Européenne», affirme, dans un communiqué, la FNSEA. « La Commission devra être très exigeante sur l'engagement des autres pays membres, notamment des Etats-Unis, quant à la suppression de leurs propres aides à l'exportation (crédit export, aide alimentaire, etc)», ajoute-t-elle. Le président de l’AGPB Henri de Benoist trouverait « scandaleux si les subventions à l'exportation des produits agricoles étaient supprimées, alors qu'on nous avait promis que l'agriculture ne servirait pas de monnaie d'échange et qu'il n'y a pas d'avancée dans le domaine des services et de l'industrie ». Pour la Confédération Paysanne, « on a sacrifié l'agriculture pour encore plus marchandiser les services privatisés et quelques industries de pointe », regrette Brigitte Allain. Selon la Coordination Rurale, « cet accord finit de saborder le navire de l'agriculture européenne ».
Hervé Gaymard s'est félicité hier que les Etats-Unis aient accepté de "discipliner" leurs subventions aux exportations agricoles. « Le sujet de négociation à partir de cet automne et jusqu'en décembre 2005 sera le rythme de démantèlement» et « je pense que le rythme sera vraisemblablement un horizon 2015 ou 2017, ce qui nous laissera le temps de nous retourner ».