Céréales
Nord Céréales a progressé à l’exportation grâce à la qualité
À défaut d’une récolte abondante, le troisième silo portuaire de France Nord Céréales se réjouit d’une collecte 2018-2019 de très haute qualité, et retrouve des marchés exigeants au nord de l’Afrique et en Chine. Les premiers signes de la saison 2019-2020 sont très encourageants.
À défaut d’une récolte abondante, le troisième silo portuaire de France Nord Céréales se réjouit d’une collecte 2018-2019 de très haute qualité, et retrouve des marchés exigeants au nord de l’Afrique et en Chine. Les premiers signes de la saison 2019-2020 sont très encourageants.
Nord Céréales a renoué avec ses partenaires historiques lors de la campagne 2018-2019, grâce à une très bonne année en termes de qualité, qui a été mise en avant lors de sa 35e assemblée générale le 25 octobre à Dunkerque. « Cela faisait vingt à trente ans que nous n’avions pas eu une récolte aussi qualitative », affirme Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales.
Les grains ont présenté un taux de protéines de 11,8 % et un poids spécifique de 80 kilogrammes par hectolitre (hl), des caractéristiques « exceptionnelles », commente Laurent Bué, président de Nord Céréales. Les raisons : un climat qui a particulièrement joué en faveur des cultures et une génétique des plantes qui ne cesse de s’améliorer. « Grâce au développement des outils d’aide à la décision à destination des producteurs, nous sommes de plus en plus sereins par rapport à la qualité des produits. Notre taux de protéines était très bon », souligne Joël Ratel.
Les rendements ont néanmoins été faibles, la collecte s’établissant à 33 millions de tonnes contre une collecte établie entre « 37 et 38 millions de tonnes au cours d’une année normale », précise-t-il. Cependant, les agriculteurs ont bénéficié d’un prix de revient « correct, situé entre 140 et 150 euros la tonne », mentionne-t-il.
Nord Céréales a au total exporté 1,6 million de tonnes de marchandises, un volume plus élevé que les années précédentes, vendu à un prix compris entre 175 et 180 euros la tonne. Le troisième silo portuaire de France, d’une capacité de stockage de 330 000 tonnes, a ainsi pu pérenniser certains marchés tels que l’Algérie, où la société a exporté près de 550 000 tonnes en 2018-2019.
Nous profitons des tensions entre les États-Unis et la Chine
Nord Céréales a également renoué avec des marchés particulièrement exigeants tels que l’Égypte et le Maroc, avec respectivement un export de 500 000 tonnes et 88 000 tonnes de marchandise. Nord Céréales a aussi augmenté ses envois vers la Chine, s’établissant à plus de 180 000 tonnes. « Cela faisait sept ou huit ans que nous n’avions plus vendu de blé à la Chine. Le pays nous achetait seulement de l’orge. En janvier 2019, deux bateaux d’une cargaison de plus de 60 000 tonnes de blé y ont été envoyés. Nous profitons du contexte tendu entre les États-Unis et la Chine », déclare Joël Ratel.
Pour cette campagne, Nord Céréales a réalisé un chiffre d’affaires de 10,8 millions d’euros (contre 10 millions d’euros en 2017-2018), dont 8 millions à l’exportation. Le résultat d’exercice 2018-2019 atteint 1,96 million d’euros contre 1,12 million en 2017-2018. « Entre février et avril 2019, les exportations ont été nombreuses et tendues. Le transport par camion a été privilégié compte tenu des délais très courts entre les entrées et les sorties. Nous allons mener une réflexion sur la logistique et notamment sur notre capacité à lisser les entrées et les sorties de céréales », illustre Joël Ratel.
Une récolte 2019-2020 de bon augure
« La France a renoué avec de très bons rendements cette année, quasi similaires à la moisson de 2015. Nous devrions réaliser une belle année concernant les exportations au départ de Dunkerque », annonce Joël Ratel. Nord Céréales a réalisé une collecte de 40 millions de tonnes. « Concernant la qualité des produits, nous sommes légèrement moins bons en protéines que l’an dernier, mais nous répondons toutefois aux cahiers des charges de nos clients internationaux. Nous maintiendrons notre forte présence dans les pays tiers nord-africains en répondant à leurs appels d’offres, tant au niveau du prix qu’au niveau de la qualité », ajoute-t-il.
Nord Céréales a reçu une délégation chinoise le 11 juin 2019, lui permettant d’exporter pour cette nouvelle campagne 2019-2020 quatre nouveaux bateaux. « C’est de bon augure pour la suite. Cette campagne a commencé sur une note très positive », commente Joël Ratel. Par ailleurs, la société d’intérêt collectif agricole (Sica) Nord Céréales va investir entre 13 et 15 millions d’euros d’ici à 2022 dans la construction d’un nouveau silo d’une capacité de stockage de 48 000 tonnes afin de poursuivre son développement.
La société a également investi dans un nouveau système de dépressurisation pour son silo principal.
Une stratégie de diversification satisfaisante
Démarré en octobre 2018, Nord Céréales s’est dit satisfait de sa stratégie de diversification. Celle-ci a été lancée « à la suite de plusieurs années de marchés volatils où les prix n’ont pas été au rendez-vous », explique Joël Ratel. La Sica a complété ses activités en créant trois filiales : BGDK (voir encadré), Norceba et Dunkerque Import-Export (DKIE). Norceba, détenu à 60 % par Nord Céréales et 40 % par la société de manutention portuaire Fiba, permet la mise en commun de moyens matériels, financiers et humains. DKIE, détenu à 100 % par Nord Céréales, est responsable d’importation notamment de maïs en provenance de Bulgarie ou de Roumanie, ainsi que d’engrais à destination des coopératives et négociants.
Ces trois filiales ont permis à Nord Céréales d’importer près de 332 000 tonnes de produits.
BGDK spécialiste dans l’importation des pellets de bois
Grâce à Bois Granulés Dunkerque (BGDK), détenu à 65 % par Norceba et 35 % par Euro Énergie (du groupe Poujolat), Nord Céréales se positionne sur le marché montant des pellets de bois. Inauguré le 5 juillet 2019, BGDK dispose d’une ligne d’ensachage d’une capacité de 24 tonnes par heure, d’un coût total de 1,3 million d’euros. « Le sourcing français étant insuffisant, nous avons recours à l’importation de matière première en provenance d’Allemagne et de Lituanie », indique Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales. Les pellets sont commercialisés par Euro Énergie et sont à destination des chaufferies spécialisées dans le commerce des combustibles, mais aussi pour les particuliers, via les GMS. Nord Céréales a importé plus de 7 000 tonnes de pellets de bois pour son exercice 2018-2019. BGDK clôturera son premier bilan le 30 mars 2020.