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Bio : les secrets de Biocoop pour faire mieux que le marché

Avec un chiffre d’affaires en baisse de 6% en 2022, le réseau d’indépendants spécialisés en agriculture biologique, Biocoop, fait mieux que la moyenne de ses concurrents spécialisés.

Sylvain Ferry, directeur général et Pierrick de Ronne, président de Biocoop, présente le bilan de leur réseau d'indépendants à la presse le 20 mars.
© A.-S. L.

« Je suis très optimiste pour l’avenir de Biocoop, la fréquentation repart, mais plus inquiet pour l’agriculture biologique et le marché bio en général. Va-t-il redevenir un marché de niche ? si c’est ça, nous n’aurons pas réussi notre pari », a lancé Pierrick de Ronne, président du réseau de magasins spécialisés en agriculture biologique, Biocoop, à l’occasion d’une conférence de presse le 20 mars.

En 2022, le chiffre d’affaires de Biocoop a atteint 1,495 milliard d’euros, en recul de 6% par rapport à 2021. « Biocoop ne va pas si mal », a ajouté Sylvain Ferry son directeur général. A fin 2022, son parc était de 765 magasins, résultats de 36 fermetures et de 42 ouvertures. Le distributeur détient 45,4% de part de marché des spécialisés, une part en augmentation de 2 points par rapport à 2021. « Les magasins spécialisés ont fait en moyenne 12%, cela va de -15 à -20% selon les acteurs. La bio au global baisse mais Biocoop se porte beaucoup mieux. Nous sommes mêmes positifs à fin février 2023 », détaille le directeur général.

Une offre travaillée autour d’engagements

Pourquoi arrive-t-il ainsi à se maintenir à flot ?  

« Nous avons accéléré sur trois axes principaux : la transition agro-écologique, le partage de la valeur et nos engagements pour une bio exigeante », détaille Sylvain Ferry.  

L’offre illustre les engagements du distributeur, notamment sur le commerce équitable à travers sa marque Biocoop. Le nombre de références a été réduite, mais elle représente quand même 14% de son chiffre d’affaires. Le distributeur a d’ailleurs réussi son pari de proposer une offre 100% sans marqueur d’ultra-transformation. Il revendique aussi de travailler à 91% avec des PME/TPE, d’avoir une offre à 88% d’origine France, à 28% en commerce équitable et à 34% en vrac. Le distributeur veut tendre aussi vers le zéro déchet, et vise 50% de son offre en 2025 sans déchet, contre 34% actuellement.

 

 

Biocoop a aussi participé à la relocalisation d’une filière graine de moutarde bio, sarrasin, grenade ou encore de cornichons.

A l’heure où le consommateur regarde d’avantage le local que le bio, le distributeur réalise 15% de son chiffre d’affaires sur des produits bio et locaux, grâce à 900 producteurs installés à moins de 150 kilomètres d’un magasin.

Un travail de fond pour contenir l’inflation

Parmi les actions menées par le distributeur, il a aussi été question de la lutte contre l’inflation. « Nous n’avons pas attendu Bercy pour proposer 500 produits à des prix maximum autorisés », lance le président. Cela fait 4 ans que le distributeur le propose, aux côtés de 140 produits à des prix engagés sur des produits du quotidien. Sauf que chez Biocoop, parler de prix en communication n’est pas si simple. « Parler de prix chez Biocoop c’est très compliqué. On l’a proposé aux sociétaires parce que notre image est faussée auprès du consommateur. On est 3 à 5% moins cher que tous les spécialistes bio en France », explique-t-il.

Et pour arriver à être moins cher, cela fait trois-quatre ans que le distributeur travaille en interne pour « une meilleure efficience ». « On a fait des économies sur l’ensemble de Biocoop pour nous repositionner en termes de tarifs. Ce n’est pas juste de la négociation avec les fournisseurs », indique Pierrick de Ronne, « chez nous les demandes de fournisseurs dans les CGV étaient à +5, +6%, loin des hausses à deux chiffres que l’on entend par ailleurs ».

Au global, la hausse de prix dans le réseau a été contenue à moins de 6%, « grâce à une intervention sur les marges », confient quand même les deux dirigeants.

S’il y a une défiance envers le label des produits biologiques, mais également à l’égard de tous les labels de qualité, Biocoop reste confiant dans son modèle et dans ses engagements. « Nos résultats sont liés aussi à la politisation de notre projet. Nous pensons que la bio est la solution principale et majeure à la transition agro-écologique. Et nous sommes perplexe voire en colère quand les pouvoirs publics lâchent 10 millions d’euros en plein SIA pour éteindre la grogne en quelque sorte, alors qu’ils peuvent sortir des centaines millions pour le porc ou la betterave », déclare Pierrick de Ronne, « il n'y a aucune vision, ni planification sur la bio à long terme », regrette-t-il.

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