Produits laitiers : les États-Unis, une destination d’exportation à soigner
Les États-Unis restent une destination à privilégier pour les fromages et les beurres français. Immense, le marché y reste accessible, passé les formalités administratives.
Huitième client de la France en valeur, les États-Unis sont notamment une destination à fort potentiel pour les fromages et le beurre français. Ce qui explique pourquoi le Cniel a installé à New York, dès 2014, le French Cheese Board, dirigé par Charles Duque.
1 Une destination qui valorise bien les AOP
Les États-Unis représentent une des premières destinations des fromages français de spécialités à forte valeur ajoutée. Dans les années 1970 et 1980, ce sont les pâtes molles, types camembert et brie, qui ont lancé les exportations. Toutes les familles des fromages sont désormais bien représentées. Beaucoup de nos AOP, mais aussi des produits artisanaux et innovants sont présents sur le marché américain malgré les règles strictes, notamment le Grade A et la règle de 60 jours des autorités américaines. L’article annonçant le retour du gras, paru dans Time Magazine en 2014, a rendu le beurre français très attractif. Il a convaincu les chefs, les chefs pâtissiers, les boulangers, mais aussi tout l’univers des « foodies » (« fins gourmets ») américains des atouts de la matière grasse du lait de vache.
2 De nouveaux usages qui soutiennent la consommation
Les États-Unis produisent et consomment des produits laitiers. Les fromages à forte valeur ajoutée sont toutefois très demandés par les consommateurs américains pour leurs goûts et leurs textures, la flexibilité dans leurs utilisations et leurs diversités. Le développement de la consommation est porté par de nouveaux usages : plateaux fromages, apéritifs dînatoires, « grazing tables » qui transforment les buffets en véritable œuvre d’art, harmonie entre les bières, vins et spiritueux et les fromages… Les fromages et le beurre ont également bien profité de la vague de consommation durant le confinement.
3 Le « made in France » doit trouver le chemin de toutes les tables
Au niveau mondial, la France est la référence en gastronomie et en fromage, comme elle se positionne aussi dans la mode et le luxe. La perception du consommateur est donc parfois biaisée, certains Américains pensant que les produits laitiers français sont chers et difficiles à utiliser. Une partie du travail du Cniel sur place est de faciliter l’intégration des produits français dans les modes de consommation locales pour rendre nos fromages et nos beurres accessibles à tous.
4 Un point d’attache pour faire rayonner les produits laitiers français
En 2014, le Cniel a en effet ouvert son premier « flagship » (« vaisseau amiral ou porte-drapeau ») aux États-Unis, le French Cheese Board, en raison de l’importance de ce marché. La ville de New York a été choisie pour toucher directement les médias et comme plateforme d’influence pour relayer les messages sur les réseaux sociaux. Les entreprises françaises y trouvent des outils pour promouvoir leurs produits et peuvent s’approprier un espace en plein cœur de Manhattan. Il dispose de différentes ambiances, une partie retail, une galerie d’exposition, une cuisine de démonstration et une grande salle multi-usages. Après New York, le Cniel a lancé La Crèmerie en 2018 à Shanghai pour soutenir nos entreprises et leurs produits en Asie.
5 Une destination assez facile
Marché laitier mature, les États-Unis ne sont pas une destination difficile à l’export une fois que les procédures sont mises en place : importateurs, courtier, système électronique de « prior notice » (« préavis », déclaration) pour faciliter le dédouanement, niveau de distribution régional ou national. Les salons, Business France, Sopexa et les banques soutiennent les exportateurs.
Achat de produits laitiers : +2 % en volume
Selon le dernier rapport de l’USDA, la consommation individuelle de produits laitiers aux États-Unis remonte à des niveaux qu’elle n’avait plus connus depuis les années 1960. Avec une hausse de plus de 2 % en 2021 par rapport à 2020, les achats des Américains progressent pour la 7e année consécutive. La consommation de lait liquide, en revanche, continue de décroître, ce sont bien les fromages et le beurre qui tirent les volumes à la hausse.