Lassé des querelles avec le ministre de l’Agriculture
Nicolas Hulot démissionne et pointe Stéphane Travert
« Je prends la décision de quitter le gouvernement », a annoncé ce matin Nicolas Hulot, invité du grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé sur France Inter. Une décision mûrie cet été mais annoncée sur les ondes avant d’en faire part à Emmanuel Macron et Edouard Philippe de peur qu’ils l’en dissuadent à nouveau, a-t-il déclaré, la mine défaite. Ne souhaitant pas affliger le gouvernement auquel il ne regrette pas d’avoir participé, il a néanmoins confié qu’il se sentait « tout seul à la manœuvre » sur les enjeux environnementaux. Et de pointer sérieusement du doigt son ex-confrère de l’Agriculture, pour expliquer sa décision. « Je ne veux pas passer mon temps à batailler avec Stéphane Travert », a-t-il lâché au micro de France Inter regrettant de ne pas avoir réussi à créer une complicité de vision avec le ministre de l’Agriculture. Quelques minutes avant d’annoncer sa décision il déclarait sur la même antenne : « est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à se mettre en situation d’arrêter l’artificialisation des sols ? La réponse est non ». Et de déplorer : « la remise en cause d’un modèle agricole dominant n’est pas là ». Se refusant à la politique « des petits pas », Nicolas Hulot s’en est aussi pris au pouvoir des lobbys, affirmant même que c’est la présence du lobbyiste des chasseurs Thierry Coste, pourtant non invité, à l’Elysée qui l’avait décidé à démissionner.