[Maj] Négociations 2022 : Un taux de signature inférieur de 20 points
A l'occasion du dernier comité de suivi des relations commerciales, les professionnels ont pu faire remonter un taux de signature inférieur de 20 points aux années précédentes. 75% des contrats étaient signés avec les PME, contre 30% pour les marques nationales de grands groupes.
A l'occasion du dernier comité de suivi des relations commerciales, les professionnels ont pu faire remonter un taux de signature inférieur de 20 points aux années précédentes. 75% des contrats étaient signés avec les PME, contre 30% pour les marques nationales de grands groupes.
Mise à jour le 24 février avec réactions des professionnels
Ce 23 février au matin, les professionnels étaient réunis pour un dernier comité de suivi des relations commerciales avant la clôture des négociations le 1er mars.
Les trois ministres présents, Julien Denormandie, Agnès Pannier-Runacher et Jean-Baptiste Lemoyne, ont appelés à "un sursaut et à faire preuve de responsabilités", indique-t-on au sein des ministères.
Ils ont également rappelés que "les manœuvres dilatoires seront sévèrement sanctionnées par la DGCCRF", rappelant que 1100 contrôles avaient déjà été menées et une sanction déjà proclamée contre une enseigne. Des comportements "déraisonnables" sont encore constatés par certaines enseignes que ce soit sur les pénalités logistiques ou le refus de prendre en compte l'inflation de la matière première agricole, mais également chez certains industriels qui "refusent par exemple toute transparence dans leur CGV", selon le ministère.
"Certaines enseignes mettent en place un seuil de révision automatique à + ou - 30%, ne permettant évidemment pas à cette mesure de s'appliquer", confie-t-on au sein du cabinet du ministre de l'Agriculture.
A date, seuls 75% des contrats étaient signés avec les PME et 30% pour les marques nationales de grands groupes. Au global, le taux de signature était inférieur de 20 points par rapport aux années précédentes.
Une légère inflation constatée en alimentaire
La situation est encore plus tendue sur le non-alimentaire, qui connait des demandes de déflation de la part des distributeurs. A l'inverse, sur l'alimentaire, une légère inflation se fait sentir dans les contrats signés, mais pas encore au niveau demandé par les industriels pour répercuter les hausses faramineuses de leur coût de production, laisse-t-on entendre au sein du cabinet du ministre de l'Agriculture.
Les ministres vont aujourd'hui envoyer une lettre aux distributeurs pour leur rappeler leur détermination à faire respecter les règles de la loi Egalim 2.
Saisie du médiateur des entreprises pour les intrants non-agricoles
Par ailleurs, les ministres ont annoncé saisir le médiateur des entreprises en coordination avec le médiateur des relations commerciales agricoles, sur la question relative aux hausses de prix des intrants non-agricoles afin de faire un état des lieux des relations commerciales entre industriels et distributeurs et d’identifier des comportements inappropriés susceptibles d’accroître les tensions du marché.
L'Ania craint d'acter, le 1er mars, une "une année de destruction de valeur (malgré le contexte exceptionnel) qui ferait suite à 8 années de déflation" et "alerte" quant au risque d’asphyxie d’une filière, au risque de défaillance d’entreprises". "Le développement de l’industrie agroalimentaire française ne peut dépendre de la guerre des prix et des parts de marché que se livrent les grandes enseignes de la distribution. Nous avons quelques jours encore pour nous ressaisir collectivement !"
Pour la Feef, "la pression à la baisse sur les prix des produits alimentaires et non alimentaires, en particulier le DPH, est donc très forte à quelques jours de la fin de la période de négociations commerciales". "Ce climat compliqué confirme les effets pervers d’EGAlim 2 pour les fabricants PME : les PME sont prises en étau entre des prix agricoles non négociables et des baisses de tarifs imposées par la grande distribution. Le chemin d’EGAlim 2 débouche sur une diminution de la marge brute des PME françaises, au détriment des investissements, des innovations et de l’emploi local".
De son côté, la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) estime qu'"au-delà des négociations commerciales. Il sera tout aussi vital que les transformateurs dès le mois de mars revalorisent le prix payé aux producteurs laitiers qui font face à une hausse des charges sans précédent". La FNPL indique qu'elle s’assurera "que les prix du lait payés aux éleveurs intègrent bien les hausses acceptées par les distributeurs comme elle l’est sur les prix de vente dans les magasins". Elle explique avoir "développé un outil de mesure de la conformité du prix du lait payé aux éleveurs" et qu'elle "publiera régulièrement ce«prix conforme» à la loi, entreprise par entreprise correspondant à la rémunération due aux éleveurs!".
Enfin, la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) indique avoir "adressé un courrier à chaque enseigne de la grande distribution faisant part du prix objectif de 840 € / 1000 L nécessaire pour dégager un revenu suffisant" pour les éleveurs de chèvre. "Les négociations des CGV des fromages de chèvre se terminent. Les éleveurs de chèvres attendent maintenant que la hausse du prix du lait soit à la hauteur des besoins et des enjeux de la production dès le mois de mars, afin de maintenir une dynamique positive dans la filière", indique la Fnec.