Restau’co
« On ne veut pas d’un grenelle de l’environnement bis »
Sylvie Dauriat, qui vient de succéder à Éric Lepêcheur à la présidence de Restau’co, explique aux Marchés Hebdo les ambitions de son mandat de trois ans.
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Les Marchés Hebdo : Vous venez d’être élue à la présidence de Restau’co pour trois ans, quelle est votre priorité pour les mois à venir ?
Sylvie Dauriat : La spécificité de mon mandat, c’est la coïncidence de dates avec la mise en œuvre de la loi Alimentation, qui fait 100 % écho aux valeurs de Restau’co. Ce sera la priorité de mon mandat. La loi nous donne des objectifs. Il faut se donner tous les moyens d’accompagnement en amont et en aval pour les mettre en œuvre.
Il faut se donner tous les moyens d’accompagnement
LMH : Concernant la dernière campagne avec la Fondation Nicolas Hulot pour obtenir une prime aidant la restauration collective à impulser son engagement vers une assiette plus responsable, avez-vous eu des réponses du gouvernement ou des élus locaux ?
S. D. : Ce n’est pas parce que l’on est d’accord avec l’objectif qu’il ne faut pas se battre sur les moyens. Avec la Fondation Nicolas Hulot, nous avons regardé en toute lucidité les moyens d’accompagnement indispensables. On ne veut vraiment pas d’un grenelle de l’environnement bis, avec des objectifs non suivis d’effets. C’est une question de crédibilité. Depuis 10, 15 jours nous avons eu des discussions, nous avons demandé des rendez-vous. Je pense que la prise de conscience sera longue. Nous avions déjà fait cette demande, là nous l’avons étayée d’une étude. Nous avons des échanges avec les filières, avec l’Association des maires de France. Il faut attendre la rentrée pour en faire un premier bilan.
LMH : Que défendez-vous au sein du comité national de la restauration collective ?
S. D. : On veut que ce comité prenne des décisions et on veut y faire entendre notre voix par exemple sur comment faire remonter les chiffres sur le suivi des mesures. En amont des décisions, la complémentarité de nos associations adhérentes nous permet de faire un travail de synthèse précis. On a cette chance d’être suffisamment représentatifs pour éclairer les pouvoirs publics. Et il y a quand même une écoute et des échanges. À l’inverse, on souhaite pouvoir redescendre des outils d’accompagnement à nos adhérents pour répondre à leurs besoins. Du côté des gestionnaires, il faut leur proposer des outils simples et efficaces. Les discussions autour des moyens tournent autour de cet objectif. L’opinion publique a l’impression que la restauration collective part de bas : ce n’est pas vrai ! En revanche, il faut faire monter en qualité et porter les structures de tailles différentes.
Mon restau responsable, outil de référence selon la DGAL
LMH : De nombreuses caisses des écoles de Paris se sont lancées dans la démarche Mon restau responsable, un bon signe pour réussir à remplir les objectifs fixés par le gouvernement, non ?
S. D. : Mon restau responsable a été conçu comme un outil de progrès. Nous sommes très contents de voir de nombreuses collectivités s’en emparer et nous avons énormément de demandes. Cet outil, nous l’avons créé en 2016 pour aider les adhérents. Il est très simple, gratuit. On assiste à une lame de fond avec l’engagement de territoires entiers. On y croit beaucoup comme un outil de suivi de la loi. On en a parlé lors de notre AG avec la DGAL qui a dit que ce serait l’un des outils de référence.
De l’agroalimentaire à la restauration collective
Diplômée de l’ESCP Europe, Sylvie Dauriat a commencé sa carrière dans le marketing agroalimentaire au sein du groupe international Kraft Foods avant de s’orienter vers la restauration collective. Elle dirige la caisse des écoles du XVIIe arrondissement de Paris depuis vingt ans. Structure qu’elle a engagée à la rentrée 2018 dans Mon restau responsable. Elle s’est engagée depuis plus de deux ans dans Restau’co, dont elle était vice-présidente depuis 2017.