Biosécurité
Mobilisation collective de la nutrition animale
En amont des productions animales et en aval des IAA via leurs coproduits, la nutrition animale a mis en place un groupe de travail qui, dans un premier temps, vient de rassembler toutes les recommandations actuelles et d’identifier les points en suspens.
Salmonelles, influenza aviaire, fièvre porcine africaine, Campylobacters, E. coli Stec… Égrener les noms des crises sanitaires, c’est rappeler combien la biosécurité constitue un enjeu de premier plan pour les filières animales et leur amont. D’où la création, l’an passé d’un comité biosécurité par la filière nutrition animale française autour de ses syndicats professionnels (Snia et Coop de France Nutrition animale).
Ils ont rassemblé autour d’eux les structures qui œuvrent dans cet univers comme le Conseil scientifique de la nutrition animale (CSNA), le centre technique Tecaliman, les associations de suivi de la qualité des matières premières que sont Qualimat, Qualimat Sud Est, Qualimat Sud Ouest ainsi qu’Oqualim qui porte les démarches collectives pour la sécurité sanitaire des aliments pour animaux (certification et plans de contrôle mutualisés).
Sa première édition, Contributions de la nutrition animale à la biosécurité, a été présenté lors du symposium annuel de Tecaliman, le 26 mars 2019.
Les salmonelles au cœur d’un premier document
« Le document est complémentaire de ceux qui existent au niveau des filières, notamment les fiches de biosécurité éditées par l’Itavi lors de la crise de l’influenza aviaire, celle de l’ANSP (association sanitaire porcine, ndlr) sur la fièvre porcine africaine ou bien encore le plan de lutte contre la VHD chez les lapins », explique Sébastien Tauty de Coop de France nutrition animale.
Son intérêt est de rappeler les éléments déjà mis en place en nutrition animale comme, sur les salmonelles, le recueil des pratiques professionnelles et les recommandations de Tecaliman pour le processus ainsi que, sur les conditions de livraisons en élevage, le cahier des charges Qualimat Transport.
Pour son premier document, le groupe de travail se concentre sur deux risques : les salmonelles et la biosécurité dans son ensemble.
Des recommandations envisagées sur le nettoyage des camions
Au-delà de ce premier niveau de compilation des éléments disponibles, il existe un réel besoin de réponses pratiques pour des questions nouvelles. Ainsi, est-il pertinent d’appliquer aujourd’hui en porc les mesures mises en œuvre contre l’influenza aviaire ? Comment faire face aux sangliers ? Quels sont les risques de dissémination des virus via les matières premières ?
Le groupe de travail réfléchit à la fois sur la conjoncture sanitaire (salmonelle kentucky, FPA) et sur les perspectives. « Cette première version constitue un document de référence pour la profession, pour proposer des outils, partager et rendre prioritaire la poursuite des travaux. Une version 2 proposera des outils plus concrets, voire des recommandations comme celles envisagées sur les pratiques de nettoyage-désinfection des camions », résume Blandine Markwitz du Snia.
Des outils et des exemples
Le référentiel de certification de la nutrition animale (RCNA) intègre, depuis janvier 2018, l’application des bonnes pratiques d’hygiène avec contrôle au moins une fois par an par un organisme indépendant. En plus des éléments réglementaires et des concepts de gestion et de maîtrise, Contributions de la nutrition animale à la biosécurité propose des exemples et des pistes d’amélioration qui vont, au-delà du classique « restreindre l’accès au site », d’« entretenir les abords de l’usine » à « définir un plan de lutte contre les nuisibles » en passant par « prévoir un parking différent pour les camions propres et les camions à risque » ou « interdire la circulation sur les fosses de réception des matières premières ». Le passage et le stationnement des voitures comme des camions devant les prises de l’air de l’usine sont également pointées du doigt.