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Exportation
Meat B2B, en lien direct avec l’Asie

La start-up cherche à convaincre la filière viande de l’intérêt de s’adresser directement à ses clients finaux pour exporter via sa plateforme, notamment en Asie.

Les fondateurs de la jeune entreprise Meat B2B ont profité du Sial Shanghai au printemps puis de l’Anuga cet automne pour présenter aux professionnels leur plateforme numérique dédiée au marché de la viande. Son objectif est d’accompagner les PME et ETI du secteur, toutes espèces confondues (bœuf, porc, volaille, etc.), à exporter en Asie et dans le reste du monde en quelques clics seulement.

La start-up a été créée en juin 2019 au sein de l’incubateur Paris & Co (Smart Food) par deux entrepreneurs qui se sont rencontrés sur les bancs d’un « Executive MBA » à HEC : Cyrille Carbo, créateur d’une première start-up dédiée au commerce numérique BtoB, Jalô, et Yuan Zhou, anciennement chargée de compte Asie de la Compagnie internationale de produits alimentaires (Cipa SAS), entreprise spécialisée dans l’exportation de viande et produits de la mer, propriété de Bigard. Un dernier profil qui a contribué à rassurer un secteur de la viande peu avancé en matière de commerce numérique.

Constituter un circuit court entre Europe et Asie

Bénéficiant du réseau de sa fondatrice en Asie, la start-up met en avant sa capacité à proposer une mise en relation directe avec des clients finaux « clairement identifiés et vérifiés ». « L’idée est de constituer un circuit court entre l’Europe et l’Asie, sans intermédiaires, grâce au digital », explique Cyrille Carbo. Le passage par la plateforme permet en outre de simplifier les procédures administratives qui rebutent les entreprises. « Les procédures de facturation, transport, formalités douanières, recouvrement, sont assurées », poursuit le directeur des opérations. « À terme la plateforme proposera une solution de traçabilité des produits grâce à un service interopérable basé sur le principe de la blockchain », précise-t-il.

La plateforme entend ainsi faire la part belle aux vendeurs agréés. « À la différence des services qui mettent en concurrence les offres à l’export en favorisant le moins-disant, les producteurs ont sur notre marketplace le contrôle de leur stratégie marketing, insiste Cyrille Carbo, sur leur page, celles-ci peuvent valoriser leur savoir-faire et labels. »

Nous avons déjà fait partir cinq conteneurs

Après quelques mois de développement, la plateforme est désormais opérationnelle. « Nous avons déjà fait partir cinq conteneurs, et nous avons plusieurs projets en cours », assure Cyrille Carbo. Les initiateurs de ce projet ayant bénéficié du soutien précoce de Bpifrance cherchent aujourd’hui à le structurer en étroite relation avec les entreprises du secteur et leurs organisations. L’entreprise, qui a déjà obtenu le soutien de Coop de France et de l’Ania, a demandé aux fédérations du secteur d’intégrer son comité stratégique, en vue d’adapter l’outil aux attentes du secteur.

Dans un contexte très favorable pour les exportations de viande vers la Chine, le projet est plutôt vu d’un bon œil par les autorités. « Début novembre, nous avons pu présenter notre projet à l’Assemblée nationale à l’invitation de la députée Marie Lebec, présidente du groupe d’études sur l’attractivité de la France et l’export », se félicite Cyrille Carbo.

Un courant d’export à structurer

Les espoirs de forte croissance des exportations de viande bovine française vers la Chine, exprimés à l’occasion du voyage présidentiel début novembre, restent encore à concrétiser. « À ce jour, environ 700 tonnes ont été expédiées », estime-t-on à Fedev, soit encore bien loin des 30 000 tonnes annuelles annoncées. Le courant devrait cependant se structurer avec l’agrément annoncé de deux nouveaux sites d’abattage, qui viendraient s’ajouter aux cinq déjà obtenus (Bigard-Feignies et Elivia, puis Puigrenier, Sicarev et SVA). « Il faudra sans doute un à deux ans pour prendre ses marques sur ce marché », assure un exportateur. Les entreprises de viandes porcines sont plus rodées, le marché chinois leur étant ouvert depuis 2005 et les volumes étant en croissance rapide sous l’effet de l’épidémie de peste porcine africaine.

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