Marges : la controverse éclipse les vrais enjeux
«Le système de l’économie de marché ne doit pas être remis en cause par la crise ; ce n’est pas par un retour à une certaine forme d’économie administrée (tel qu’un encadrement des prix ou des marges) que ces difficultés doivent être résolues ». La Commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC) a fixé, le 19 juin, les limites du débat sur les marges dans la filière agricole. Un avis largement partagé, hors micro, par toutes les familles (producteurs, industriels, distributeurs) face à la volonté du gouvernement « d’apporter de la transparence dans les relations commerciales ». Pour certains représentants professionnels, agiter le spectre des prix et des marges éclipse le vrai débat, celui du lissage des cours de matières premières de plus en plus volatils. En avril 2009, les prix agricoles à la production affichent un recul de 15 %, mais celui-ci se rapporte aux prix encore exceptionnellement élevés d’avril 2008, explique Agreste, dans une note de conjoncture. « Le gouvernement se targue d’élargir l’observatoire des prix aux produits laitiers. Pourtant, celui-ci, créé depuis plusieurs années en production porcine, n’a jamais limité les crises restructurantes de ce secteur, ni permis aux producteurs d’en vivre », constatait d’ailleurs un syndicat agricole minoritaire, la Confédération paysanne, dans un récent communiqué. Nombre de représentants professionnels regrettent que la question de la régulation des marchés au niveau européen ait été évincée du débat.