Aller au contenu principal

Management de bienveillance au Fédou

Florence Pratlong, à la tête de la fromagerie Fédou.
© DR

Produits laitiers

Les salariés de la fromagerie Le Fédou ont droit à des séances de kinésithérapie. Leur directrice, Florence Pratlong, pratique une stratégie de management basée sur la bienveillance et croit à ses bienfaits économiques. Témoignage.

Un spa ? Une salle de repos ? De la balnéothérapie ? Les salariés de la fromagerie Le Fédou en Lozère savaient ce dont ils avaient besoin pour « bien travailler ensemble » : qu’on prenne soin d’eux. Comme des sportifs de haut niveau. « Il fait chaud, il fait froid, il y a du poids, de la manutention : oui, le travail en fromagerie est difficile, reconnaît Florence Pratlong, responsable de la structure, chaque début d’année, on essaie de voir ce que l’on peut changer pour être mieux au sein de l’entreprise. En 2016, on a instauré des séances de kinésithérapie. »

Tous les lundis, le personnel reçoit désormais la visite d’un praticien du village voisin. Objectif : soulager par des massages les tensions et les douleurs liées au travail. Ces séances d’une demi-heure ouvertes à tous sont prises en charge par l’entreprise, ce qui représente un coût de 1 000 euros par mois.

« Ce n’est pas une dépense, c’est un investissement. Ce qui est bon pour les salariés est bon pour l’entreprise », considère Florence Pratlong. À la tête de la fromagerie depuis sa création dans les années 1990, la responsable applique une stratégie de management basée sur la bienveillance. « J’ai toujours été préoccupée par la manière de diriger. Pour moi, la réussite humaine conditionne la réussite économique : c’est par les personnes que passe le développement de l’entreprise », indique-t-elle.

Après avoir beaucoup tâtonné, cherché du côté du développement personnel, travaillé sur la gestion des conflits, « essuyé des ratés en croyant bien faire », Florence Pratlong a eu le déclic avec la coach et formatrice Juliette Tournand. « Grâce à elle, j’ai trouvé un accompagnement, et surtout un système explicatif, une méthode simple et applicable pour un grand nombre de situations », confie-t-elle.

La bienveillance commence par soi-même, s’adresse aux autres, cette approche permettant à chacun de cultiver autour de lui l’écosystème qui contribue à sa réussite. Au quotidien, « la bienveillance est un travail de longue haleine, mais qui porte ses fruits. On se réunit souvent, on se parle correctement, on se respecte, on a réorganisé les ateliers pour que chacun occupe différents postes et qu’il y ait des allers-retours entre la vente et la fabrication… ».

Un projet avec les éleveurs

« Actuellement, on cherche à planifier différemment la production, et on a un projet pour retravailler aussi avec les éleveurs, c’est important pour être dans la réciprocité », poursuit-elle. Vivre dans la coopération plutôt que la compétition… pas si simple. « La bienveillance, c’est exigeant, car cela demande à être clair. Si on est clair, on est cohérent et ça libère de l’énergie pour être créatif », insiste Florence Pratlong. La responsable en est intimement persuadée : « les résultats économiques, c’est important, car c’est ce qui nous fait vivre. Mais ça n’est possible que parce que tous les matins, des personnes viennent à la fromagerie. Et repartir en étant fier et satisfait de son travail, ça n’a pas de prix. La bienveillance, c’est difficile, mais ça vaut le coup ».

Doublement du chiffre d’affaires depuis 2008

Spécialisé dans la fabrication de fromages au lait cru de brebis, Le Fédou a collecté 980 000 litres de lait en 2016 auprès d’une douzaine d’éleveurs et produit 260 tonnes de fromages pour un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros. Pour diriger ses 22 salariés, Florence Pratlong applique la méthode de la bienveillance avec de bons résultats : doublement du chiffre d’affaires depuis 2008, embauche, création de nouveaux produits, augmentation de la marge… Autre indicateur de bien-être selon la dirigeante : le fait que des salariés quittent l’entreprise pour réaliser des projets qui leur tiennent à cœur. « C’est douloureux, mais c’est aussi une réussite, car cela signifie qu’au Fédou, ils ont gagné en confiance », considère-t-elle.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

extrait de l'infographie sur les ventes d'alternatives végétales
Alternatives végétales à la viande et au lait : comment les ventes évoluent en 2024

Les ventes d’alternatives végétales à la viande, au lait, au fromage, à la crème et aux crèmes desserts ont plutôt résisté à l…

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 13 décembre 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio