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Loi évin : le Sénat satisfait les producteurs

Si les producteurs se sont dits satisfaits de l’amendement adopté par le Sénat, les addictologues, eux, crient au scandale.

Voté en catimini par le Sénat, dans la nuit de mercredi à jeudi, l’amendement visant à autoriser la publicité collective pour le vin fait émerger au grand jour le débat sur la loi évin qui oppose producteurs et addictologues. Le texte voté autorise des références et des représentations relatives aux terroirs de production, aux distinctions obtenues, aux appellations d’origine et à leurs éléments constitutifs. Pour les AOC ou IGP, l’amendement permet des références et représentations relatives aux caractéristiques sensorielles et organoleptiques du produit (LM de vendredi).

Deux mesures qui satisfont la filière viti-vinicole. Xavier Carreau, président de Vin & Société, a ainsi commenté jeudi ce projet d’amendement : « l’initiative parlementaire discutée hier au Sénat nous paraît constituer une solution viable et pérenne car à la fois responsable en matière de Santé Publique et adaptée aux spécificités d’une communication qualitative réunissant, pour certaines interprofessions, jusqu’à 100 appellations différentes».

Selon lui, cet amendement technique ne remet nullement en cause l’encadrement de la loi évin auquel les vins restent soumis.

Les addictologues se disent « atterrés »

Une vision contestée par l’Association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie (ANPAA) qui a accusé jeudi les sénateurs d’avoir « ouvert la voie aux lobbys» des producteurs d’alcool et engagé le « démantèlement de la loi évin ». « La voie est désormais ouverte aux lobbys des producteurs de spiritueux, bières, etc. qui vont chercher à obtenir les mêmes dérogations que pour le vin », déplore l’ANPAA dans un communiqué. « Je suis terrifié, révolté qu’on fasse passer en pleine nuit, à la sauvette devant quelques sénateurs, un texte qui aura des conséquences extrêmement graves sur la santé des Français », réagit le professeur Michel Reynaud, qui dirige le service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. « Je suis atterré. C’est la mort de la loi évin», regrette son confrère de l’hôpital Beaujon à Clichy, Philippe Batel, pour qui cet amendement démontre que « les viticulteurs ont l’oreille de ce gouvernement».

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