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L’exportation de fruits et légumes frais en Grande-Bretagne perd en fluidité

Le Royaume-Uni, qui importe essentiellement d’Europe des pommes, tomates, choux-fleurs et bananes, est un pays tiers depuis le 1er janvier 2021. Des contraintes administratives viennent alourdir l’exportation.

En Grande-Bretagne, les fruits et légumes de l'UE sont désormais assortis de certificats sanitaires (photo d'archive). © Philippe Gauthier (Réussir)
En Grande-Bretagne, les fruits et légumes de l'UE sont désormais assortis de certificats sanitaires (photo d'archive).
© Philippe Gauthier (Réussir)

Les règles d’exportation changent pour la Grande-Bretagne (l’Irlande du Nord est comme faisant partie de l’UE sur le plan des échanges). La première conséquence du Brexit, pour les exportateurs de fruits et légumes frais outre-Manche, est une obligation européenne : le certificat de conformité (aux normes commerciales de l’UE) venant à l’appui de la déclaration en douane. Cette formalité regarde dix familles de fruits et légumes exportés vers les pays tiers : pommes, poires, kiwis, tomates, poivrons doux, agrumes, pêches et nectarines, raisins de table, fraises, salades laitues.

Le certificat de conformité est délivré par les services locaux de la DGCCRF. Les expéditeurs n’ayant pas l’expérience des pays tiers découvrent cette formalité. Ils la subissent même si le Royaume-Uni a déclaré qu’il ne réclamerait pas ce certificat, constate l’interprofession Interfel. Toutefois, les autorités britanniques pourront vérifier que les marchandises importées de l’UE correspondent aux normes de commercialisation insulaires, qui restent a priori les mêmes que sur le continent.

Trois phases de montée en puissance

La seconde exigence est le certificat sanitaire à obtenir auprès des services vétérinaires. Il est valable 14 jours du côté britannique. Il est indispensable dès maintenant pour les pommes de terre et le sera pour l’ensemble des fruits et légumes à compter du 1er avril. Les produits non concernés sont les fruits exotiques, dont les kiwis, bananes et kumquats, ainsi que les fruits et légumes transformés emballés.

En effet, les règles d’importation et contrôles britanniques des fruits et légumes frais se mettent en place en 3 phases (cf. schéma). La troisième phase, à compter du 1er juillet, correspond à la montée en puissance des contrôles (les produits considérés à risque seront les mêmes que par l’UE). Les contrôles physiques se feront alors aux frontières ; ils risquent de ralentir les flux.

Les importateurs britanniques de leur côté devront s’enregistrer et notifier au préalable chaque importation, ceci 48 heures avant l’arrivée de la marchandise par transport roulier (fret « roll-on-roll-off ») ou aérien. Ceux qui importent avant le 1er juillet doivent aménager une zone d’accueil des contrôles physiques. Les importateurs britanniques doivent en outre s’acquitter des frais de contrôle documentaire, d’identité de la marchandise et physique.

Un surcoût de 400 euros par camion

Tout concourt à favoriser les échanges de volumes importants. Par ailleurs, les frais administratifs engagés et les embauches de personnel représentent des surcoûts importants, évalués à environ 400 euros par camion selon l’organisation européenne des opérateurs du secteur fruits et légumes frais Freshfel. C’est sans compter les risques de retour de marchandise. Les autorités britanniques sont souveraines. Elles peuvent mettre des espèces sous quarantaine et sont libres de fixer des seuils d’absence de résidus de pesticides inférieurs à ceux en vigueur dans l’UE. Ainsi, Interfel a appris fin janvier l’abaissement du seuil en raisin de table.

* Normes définies par le règlement d’exécution (UE) no 543/2011 de la Commission du 7 juin 2011.

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