Levures ou bioéthanol, quelle option pour la France ?
« La levure du boulanger menacée par le développement des biocarburants », titre un article mis en ligne par Le Figaro le 9 juin. Cet article s’appuie sur une dépêche AFP expliquant que les coproduits du sucre servant de matière première à l’industrie de la levure sont de plus en plus employés dans la production de bioéthanol en France. Une information mise en avant dans un communiqué par la Chambre syndicale française de la levure (CSFL), exposant les difficultés que celle-ci rencontre à s’approvisionner en coproduits sucriers. Le 10 juin, une autre dépêche AFP relayait la parole des producteurs de bioéthanol – qui ne sont autres que les sucriers. Ceux-ci affirme dans un communiqué qu’il n’y a « aucun problème de disponibilité » de coproduits du sucre pour les fabricants de levure, mais sans doute un problème de prix, qu’ils jugent nécessaire à la valorisation de la betterave.
Les sucriers note qu’ils ne produisent pas plus de bioéthanol que dix ans auparavant. La vision des levuriers est plus nuancée, car elle distingue les coproduits autorisés pour la production d’agroéthanol. Les coproduits valorisables dans l’alimentation humaine ont été plafonnés en 2015. Mais l’EP2, un produit intermédiaire dans l’élaboration du sucre, et encore très riche en sucre, échappe à ce plafonnement en France. « La France est le seul pays à considérer l’EP2 comme un sous-produit », regrette la secrétaire générale de la CSFL, Diane Doré, jointe par Les Marchés. Par ailleurs, comme l’explique cette dernière, la production de bioéthanol est objectivement encouragée par les seuils croissants de défiscalisation pour son incorporation. Ils doivent doubler entre 2020 et 2021, et les sucriers demandent encore davantage.