L’évolution des prix de l’alimentation animale est très incertaine
Le marché mondial des matières premières est confronté à une forte hausse des prix depuis plusieurs mois. Le coût de production progresse fortement. Deux tableaux prévisionnels concernant l’évolution du marché des matières premières ont été dressés par l’Itavi.
Le marché mondial des matières premières est confronté à une forte hausse des prix depuis plusieurs mois. Le coût de production progresse fortement. Deux tableaux prévisionnels concernant l’évolution du marché des matières premières ont été dressés par l’Itavi.
“La filière volaille française subit de plein fouet une triple crise cette année”, a expliqué Simon Fourdin, directeur du pôle économie de l’Itavi, à l’occasion d’un webinaire le 8 septembre :
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Les répercussions dues aux restrictions liées à la pandémie de covid-19
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La guerre en Ukraine et ses conséquences, à savoir, la hausse des coûts des matières premières, de l’énergie, le manque de disponibilité et l’inflation.
Une “triple crise” marquée par des hausses de prix
En définitive, cette “triple crise” sur le marché des matières premières est caractérisée par une offre en volaille baissière, une hausse des coûts de production et un indice aliment qui progresse, en dépit d’un léger recul ces derniers mois. Toutes ces hausses se répercutent sur les prix en rayon. D'après l’Itavi, de nombreux facteurs géopolitiques sont susceptibles de faire évoluer le marché mondial des matières premières avant la fin de l’année 2022. L'institut les a classés en deux catégories.
Des éléments pouvant contribuer à de nouvelles hausses de prix de l’alimentation animal
La première catégorie regroupe les facteurs conduisant à une nouvelle hausse des cours. La seconde, ceux pouvant stabiliser ou faire fléchir les cours. Dans le premier cas, un fort retour de la demande chinoise sur le marché des importations pourrait réduire l’offre et engendrer une hausse des prix. Cette situation est probable. La Chine a connu un épisode de sécheresse assez important cet été. L'insécurité climatique peut donc pousser à une forte augmentation des prix. Par ailleurs, une exclusion de la Russie du commerce international pousserait à un effondrement de l’offre en céréales. Cet élément n’est pas à exclure. En effet, les relations entre la Russie et plusieurs autres pays continuent de se dégrader. Autre incertitude diplomatique, un nouveau ternissement des relations entre les États-Unis et la Chine au sujet du statut de Taïwan.
Des scénarios plus optimistes, pouvant stabiliser ou de faire baisser les cours
A contrario, plusieurs facteurs pourraient contribuer à améliorer la situation. Tout d’abord, l’excellente récolte de canola canadien permettrait de détendre la tension qui pèse en ce moment sur les graines européennes. Autre point, la poursuite des exportations par la mer Noire, similaires aux niveaux antérieurs au conflit, engendrerait une contraction des prix des céréales. Les efforts de l’ONU ont permis l’achat de céréales ukrainiennes et une légère détente sur le prix de certaines céréales françaises. Par exemple, le prix du blé Ille et Vilaine était de 375 €/tonne en mai contre 340 €/tonne en juin puis 320 €/tonne en juillet. Enfin, des importations modérées, ne permettant pas de constituer des stocks nationaux, pourraient contribuer à stabiliser ou faire reculer les cours du marché mondial des matières premières.