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Légumes
Les tomates sans pesticides, comment ça marche ?

Les tomates sans pesticides débarquent dans les linéaires. Savéol a tiré le premier en 2017, bientôt rejoint par d’autres organisations de producteurs. Mais comment les cultive-t-on ?

Savéol propose une douzaine de références de tomates sans pesticides.
© F. J.

Une nouvelle voie : c’est ainsi que le président de la coopérative Savéol qualifie le zéro pesticide dont elle développe les ventes cette année après l’avoir lancé en guise de test en 2017. Une offre d’une douzaine de références garantie sans aucun traitement pesticide de synthèse « de la fleur à l’assiette », dit Savéol, et appelée « Savéol : démarche nature ». Les deux autres grands opérateurs bretons, Prince de Bretagne et Solarenn sont entrés cette année sur ce créneau avec leurs gammes « 100 % Nature et Saveurs » et « Les Responsables ». Mutualisant leur approche pour bâtir un référentiel commun au sein d’une association (« Sans pesticide, 100 % nature »), ils ont l’ambition de satisfaire la demande grandissante du marché en produits non traités, qu’ils soient conventionnels ou issus de l’agriculture biologique.

Dans le domaine du légume, il semblait tout naturel que ce soit la tomate qui entre la première dans cette démarche. La culture dans un espace clos où l’atmosphère est finement pilotée par ordinateur sur des paramètres tels que la température, l’hydrométrie, la teneur en CO2, etc. réduit forcément les attaques de bioagresseurs. La pollinisation par les bourdons, pratiquée depuis plusieurs années, conduit les serristes à limiter au maximum les traitements, sous peine de désorienter les insectes auxiliaires de culture. Cependant, les serristes doivent parfois lutter contre des attaques de champignons (en particulier le botrytis) ou d’insectes ravageurs comme les aleurodes.

Certaines variétés de tomates plus propices que d’autres

« Dans notre serre de 5 hectares, les personnels ont été formés pour repérer les aleurodes et installer tout de suite des plaques jaunes collantes pour les piéger », explique Adrien Quentel, qui exploite avec son frère une exploitation située à Brest, adhérente de Savéol. Ces insectes ravageurs pondent leurs œufs sous les feuilles et leurs excréments recouvrent progressivement la plante, limitant ainsi la photosynthèse et son rendement. En complément des plaques jaunes (la couleur attire les aleurodes), l’exploitant libère des insectes prédateurs des ravageurs, des punaises vertes macrolophus ou des guêpes encarsia.

Pour travailler sans le filet de sécurité des traitements phytosanitaires, certaines variétés de tomates sont plus propices que d’autres.

20 à 30 % supérieurs à l’offre standard

« Mais finalement, nous parvenons à cultiver des petits fruits comme des vracs en zéro pesticide », précise le jeune serriste. Pour autant, toute la production n’est pas commercialisée ainsi. Le serriste dispose des emballages de la gamme « Démarche nature », mais ne les remplit qu’en fonction des commandes planifiées par la coopérative le jeudi pour la semaine suivante. Savéol assure que les analyses des bonnes pratiques seront effectuées par un laboratoire indépendant.

Pour doper ses ventes, Savéol a activé en avril une campagne multicanal : affichage en quatre par trois dans l’ouest de la France, en région parisienne et dans les grandes métropoles, présence sur les réseaux sociaux, etc. Avec des slogans provocateurs : « osez le naturisme » ou encore « faut-il être bio pour être sain ». Pour Pierre-Yves Jestin, Savéol doit viser un prix cible de produits de cette gamme « 20 à 30 % supérieurs à l’offre standard ». La coopérative reste floue sur ses objectifs. Dans son plan stratégique, Savéol projette un chiffre d’affaires consolidé de 220 millions d’euros d’ici à 2025, contre 188 millions en 2017, avec une croissance de 3 % par an et de 5 % avec les nouvelles cultures.

Sans pesticides ou sans résidus de pesticides ?

Sur le marché du légume, en plus de la tomate sans pesticide des Bretons existe une offre « sans résidus de pesticides ». Elle émane d’une trentaine de structures du centre et du sud de la France rassemblées dans le collectif « Nouveaux Champs » et revendique une vingtaine de fruits et légumes disponibles dès cette année. La différence avec le « sans pesticides » ? On parle d’absence de résidus lorsque la valeur analysée est inférieure à un seuil réglementaire fixé pour chaque substance active. Tous les légumes ne pourront s’affranchir de traitements phytosanitaires. Les opérateurs de Nouveaux Champs s’imposent un cahier des charges « système » pour parvenir à leur objectif.

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