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Les protéines végétales veulent sortir de l’imitation

Le marché des protéines végétales est sur une bonne lancée en France, bien qu’il existe encore des défis pour tendre vers une cuisine végétale à part entière.

Les protéines végétales veulent sortir de l’imitation
© Pixabay

Alors que la consommation de protéine végétale est historiquement plus élevée dans les pays du nord de l’Europe, on commence à constater un certain rattrapage en Europe latine. « La croissance a même été plus rapide en France, comparativement à d’autres pays européens, grimpant d’environ 15 % sur un an », précise Antoine Peeters, secrétaire général de Protéines France.

Les flexitariens tirent la consommation

Près de 24 % des Français se déclarent flexitariens, contre seulement 2,2 % qui se disent végétariens, selon une étude de l’Ifop (enquête réalisée du 30 septembre au 8 novembre 2020) pour FranceAgriMer. « C’est surtout le régime flexitarien qui soutient la croissance. La gamme végétale n’est pas uniquement réservée à un type de consommateur ; ces produits sont relativement courants, six Français sur dix en ont déjà acheté », analyse-t-il.

Avec des flexitariens de plus en plus nombreux, les substituts de steak et les alternatives aux produits laitiers comme les boissons végétales, desserts ou fromages végétaux tirent leur épingle du jeu. Si actuellement une grande partie de l’offre de protéines végétales se concentre sur des produits cherchant à imiter l’apparence et le goût des produits d’origine animale, désormais certaines entreprises tentent de créer des produits avec de nouvelles textures et de nouveaux goûts. En bref, innover en créant une cuisine végétale à part entière.

Investir dans la recherche et créer des synergies

Pour Kai-Brit Bechtold, chercheuse senior en consommation à ProVeg, le goût et la texture sont toujours des obstacles à surmonter pour le secteur. Les consommateurs recherchent des produits avec moins d’additifs, tout en restant abordables. « Améliorer la qualité du produit nécessite d’investir dans la recherche et accompagner les groupes et start-up sur tous les maillons de la chaîne de valeur : de la production (génétique et semence), pour rendre les cultures plus résistantes ; à la transformation, pour rendre le produit final plus gustatif, nutritionnel et durable. La synergie entre les acteurs pour favoriser les partenariats sur cette nouvelle filière et les récentes stratégies gouvernementales plaçant les protéines végétales au cœur du développement sont d’importants leviers », poursuit Antoine Peeters.

Autre enjeu, la réglementation, notamment celle des nouveaux aliments (Novel Food), qui « ralentit le processus d’innovation et implique un coût important pour les entreprises ».

Au-delà des simili-viandes ?

S’il existe beaucoup de défis, le marché regorge aussi d’opportunités. « On est sur une bonne lancée. Je suis certain que cette tendance de fond continuera en France. Il y a de la place pour tout le monde sur le marché des protéines. Avec l’augmentation démographique, les alternatives permettent de compléter l’offre en protéine animale. Le marché tend aussi vers le développement d’un vrai goût végétal, plutôt que de créer des similis-carnés, ce qui nécessitera toutefois une adoption par les consommateurs », conclut Antoine Peeters.

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