Une récolte de blé tendre « exceptionnelle » entachée par les cours mondiaux
Les prix « pas au rendez-vous » pour les Céréaliers de France
En dépit de la récolte de blé tendre « exceptionnelle », comme l’a qualifiée Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) ce matin en conférence de presse, les revenus des céréaliers s’annoncent médiocres. A la joie d’avoir récolté, dans la plupart des régions, beaucoup de blé, lourd, bien sec, doté de taux de protéine satisfaisants, succède le désenchantement du décrochage des prix mondiaux. « Les prix ont dévissé il y a une quinzaine de jours », fait savoir Eric Thirouin. La référence du Rendu Rouen se situe à 30-40 euros la tonne en dessous de celui de 2018 à la même époque. Même si la production mondiale de maïs n’a pas dit son dernier mot, il faut admettre que les moissons sont bonnes de la Normandie à la Russie. Cette abondance est synonyme de concurrence accrue sur les marchés méditerranéens et sub-sahariens. Avec « toutes les précautions d’usage » l’AGPB fait une projection pessimiste du revenu attendu. Le résultat courant avant impôts et après cotisations sociales par actif des exploitations céréalières serait de 17 500 euros pour douze mois, en légère amélioration par rapport à la saison passée. Eric Thirouin a déploré les effets désastreux de la sécheresse en Auvergne, ainsi qu’une grande hétérogénéité de rendements en Occitanie ; ceci pour mieux rappeler à l’opinion la dimension aléatoire de l’agriculture et demander au gouvernement de rendre l’assurance récolte plus attractive.