Volaille
Les fabricants de foies gras vantent le magret
La filière du canard à foie gras lance une communication à 360° pour mieux promouvoir le magret, entier à cuire, tranché séché ou tranché fumé. Une enquête montre que les consommateurs devraient y être réceptifs.
Distributeurs et restaurateurs tenez-vous prêts. Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) fait monter en puissance une communication tous azimuts afin que les consommateurs songent à cuisiner du magret. Cette communication a commencé ce printemps à la radio sur le thème d’une viande très moelleuse « facile à faire, facile à plaire ». Les spots de 30 secondes sur différentes cuissons – à la poêle, au barbecue, à la plancha – vont revenir à la rentrée pour un mois. 238 millions de contacts sont attendus. La souplesse culinaire du magret est également vantée sur Internet de façon à susciter 29 millions de contacts.
Le Cifog compte aussi sur la diffusion médiatique des vertus nutritionnelles du magret. À une conférence de presse organisée le 3 juillet à Paris, le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste, a enseigné que celui-ci apportait davantage de fer héminique que la viande bovine (30 % de plus) et moins de graisses saturées (8 à 10 % de graisse résiduelle dans un magret cuit à la poêle).
Bien que provenant d’un canard engraissé, cela reste une viande de volaille, donc relativement maigre. Laurence Plumey a vanté le « bon gras » du magret (30 à 40 % d’oméga 9, 15 % d’acides gras poly-insaturés et des phospholipides) ainsi qu’une couverture considérable des besoins en vitamines du groupe B, en zinc et en sélénium.
Une consommation record attendue
Le Cifog s’attend à une consommation record de magret à domicile en 2019. Déjà 4 255 tonnes se sont écoulées dans tous points de vente au cours des cinq premiers mois de l’année, selon Kantar Worldpanel. Elle avait été de 10 000 tonnes sur l’ensemble de l’année 2018 (pour 24 900 t produites). Cela fait une augmentation en volume de 25,9 % sur la période.
La consommation se remet franchement du creux de production lié à l’influenza aviaire, après une progression de 10,3 % l’an dernier. Cette amélioration s’explique en partie par le retour du prix à une moyenne de 14,50 €/kg (il est en diminution de 4,1 %). Le Cifog l’attribue aussi au recrutement de ménages acheteurs (le taux de pénétration progresse de 20,7 % à 13,1 points). Dans une moindre mesure, il l'explique par l’augmentation des quantités achetées par acte d’achat (de 7,7 % à 0,82 kg en moyenne), compensant en partie la baisse de fréquence d’achat (de 3,8 % à 1,4 acte/an).
Couvrir le coût du canard
Le Cifog a fait réaliser par le CSA une enquête auprès de 1 001 consommateurs en décembre 2018 (voir graphique ci-dessous), démontrant leur intérêt pour un magret français. Pendant les deux années d’influenza aviaire, le magret français, tout comme le foie gras, a perdu des parts de marché au profit d’importations de l’est de l’UE.
La filière française craint avant tout une perte de valeur alors que son prix de revient du canard à foie gras a augmenté de 20 % en raison des dispositifs de biosécurité. Aussi, veut-elle aider les restaurateurs à différencier leur carte avec le magret de France.