Les éleveurs bovins manquent de visibilité
« Les éleveurs sont dans le brouillard», a lancé jeudi le président de la FNB, Pierre Chevalier. De leur congrès à Metz, ils en sont sortis à peine plus éclairés. Un ambitieux « plan bâtiment » était souhaité. « Il faut mobiliser des crédits nationaux, des crédits des départements et des régions, des agences de l’eau et accéder aux crédits communautaires du 2e pilier de la Pac », a-t-il réclamé. Hervé Gaymard n’a promis qu’une simplification des dispositifs actuels. A partir du 1er juillet 2005, les Directions départementales de l’Agriculture constitueront un guichet unique pour accéder aux aides. Celles gérées par le ministère seront rapprochées, afin de pouvoir solliciter un cofinancement communautaire plus important. « On aurait aimé mieux », a commenté Pierre Chevalier. Par ailleurs, un différé de quelques mois a été obtenu pour la mise aux normes des bâtiments à veaux, prévue au 31 décembre 2003.
Le flou persiste sur l’application de la Pac. Sans surprise, le ministre a confirmé l’option française d’un recouplage de 100 % de la PMTVA et de 40 % de la PAB. Mais, pour ce qui est de la date de mise en œuvre, il faudra encore patienter. La décision devrait intervenir dans les jours à venir, « bien avant le Salon de l’Agriculture», a assuré le ministre. Aux inquiétudes sur les droits à paiement, il a répondu par de grands objectifs : « préserver notre potentiel de production, éviter la déprise des territoires, favoriser l’installation et conjurer à tout prix les risques d’un système trop spéculatif ».
Le congrès a donné lieu à des prises de bec sur le dossier de l’équarrissage. Hervé Gaymard a assuré qu’un décret en Conseil d’Etat allait « bientôt sortir » sur le pied de facture. Les débats de la matinée ont montré l’urgence de la situation. Laurent Spanghero, président de la FNICGV, a interpellé le patron d’Interbev, Denis Sibille : « Tu dois reprendre d’une poigne de fer la présidence de l’interprofession et lui imposer de parler d’une seule voix ! ». « Toute la filière doit se reprendre et chacun doit mettre de la bonne volonté ! », a répondu ce dernier, en précisant qu’Interbev n’avait pas été mandatée pour régler le dossier. A noter aussi, l’annonce d’un relèvement à 30 mois de l’âge des bovins testés sur l’ESB.