Les céréaliers ont la main
Le monde céréalier a pris de l’avance sur celui de l’élevage en termes d’organisation de production, et par voie de conséquence en termes de commercialisation. Ce constat touche jusqu’à la pratique des marchés à terme. Si tous les fabricants d’aliments ont ouvert des comptes pour se couvrir sur les marchés à terme des grains, ils ne sont pas forcément structurés pour en faire l’usage.
Le président Sarkozy invite les céréaliers à deux niveaux de solidarité en faveur des éleveurs : des aides supplémentaires en faveur des « productions fragiles organisées », dont en premier lieu les viandes de ruminants ; un « contrat » pour préserver les éleveurs (y compris ceux de porcs) de hausses excessives des aliments.
Les céréaliers préfèrent le second niveau de solidarité au premier. Leur syndicat Orama a engagé une réflexion en septembre dernier avec les syndicats de fabricants d’aliments et d’éleveurs. Ils cherchent à sortir de la logique conjoncturelle (prix élevés des céréales) pour élargir le champ du débat aux possibilités de modérer les marchés, comme en constituant des stocks mondiaux et en encadrant mieux les marchés à terme.